1514823/06/1993POITIERS
Manque d’effectifs et qualité des remplaçants d’été. Les syndicats appellent les usagers à venir les soutenir vendredi
Rien ne va plus avec l’arrivée des remplaçants d’été au Centre hospitalier universitaire de Poitiers. Et les organisations syndicales, CFDT, CGT, FO et Coordination infirmière, tiennent à le faire savoir aux usagers et à l'ensemble des personnels du CHU. Sans vouloir inquiéter, elles attirent l’attention de tous sur les conditions de travail qui n’arrêtent pas de se dégrader et vont encore subir une détérioration avec l’arrivée de cinq élèves infirmières et vingt-quatre étudiants en médecine en juillet, qui seront respectivement onze et quinze en aout.
« Ils n’ont pas de qualification concrète ce qui va entrainer des problèmes de qualité de soins » disent-elles en choeur. Et d’expliquer par exemple « qu’un étudiant en médecine ne sait pas poser une perfusion, l’infirmière devra donc lui montrer. En dehors de la qualité de geste qui ne sera pas la même, à quoi sert un remplaçant qu’il faudra remplacer ? ». Et qui augmentera forcément le stress des infirmières diplômées, responsables de leurs actes mais qui le deviendront aussi de ceux des intérimaires. Même problème avec les aide-soignants remplacés à trois quarts temps par des contrats CES ou des bacheliers.
Trop, c’est trop, disent les syndicats qui s’élèvent contre « le discours paradoxal de la direction qui dit économie d’un côté et tout va bien de l’autre. Il y a la façade - un bel hôpital – et la réalité ». Cet hôpital « à deux visages », il existe aussi avec le gel des lits. Déjà dans l’année, à cause des restrictions budgétaires, des lits sont fermés. Mais ils seront 147 à être gelés cet été (contre 113 l’an dernier), et ce dans douze services. Et c’est un constat effarant que font les organisations du personnel quand elles affirment qu’ainsi « un cardiaque peut être envoyé dans un autre service et ne voit pas le cardiologue, hormis à son admission ». Sans parler des transferts d’autres hôpitaux faute de place.
Encore une fois, les syndicats veulent modérer leurs propos en réitérant le souhait de ne pas paraître alarmistes. « Nous voulons simplement que familles et patients soient vigilants ». Bien sûr le personnel soignant fera toujours son travail mais « la direction joue sur la conscience professionnelle et le personnel est aujourd’hui à bout ». Les congés maladie, maternité, formation ne sont pas remplacés, la charge de travail est de plus en plus lourde. « On va à grands pas vers la limite de la sécurité et de plus en plus, notre responsabilité est mise en cause ».
Le point de rupture est presque atteint entre ces personnels et la direction. Vendredi, au comité technique d’établissement, les syndicats discuteront avec la direction et ils invitent les usagers à être présents au pavillon administratif de 9 h à 11 h. « Nous voulons les associer à notre outil de travail ». Un outil qui risque de perdre son titre d’universitaire craignent-ils, puisque la construction du satellite coeur-poumons est repoussée de deux ans.
Odile Moniot
le 25/01/2025 à 09:43
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org