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La nouvelle ligne TGV Poitiers – La Rochelle a été inaugurée, hier matin, sur fond de slogans syndicaux

Le TGV inaugural Paris – La Rochelle était très attendu, hier matin, en gare Poitiers. Mais pas pour les mêmes raisons. D’un côté, sur le quai, le groupe des officiels, ministre des Transports et de l’Équipement, Bernard Bosson en tête, des représentants de la SNCF et tout un cortège d’élus régionaux, départementaux et locaux, comme le maire de la ville, Jacques Santrot, qui a accueilli le ministre. Ils célébraient l’ouverture d’un nouveau parcours TGV et l’électrification de la ligne Poitiers - La Rochelle.

De l’autre, des militants syndicaux de la CGT cheminots et de la société Domine, à Naintré. Pour eux, c’était l’occasion de manifester leur préoccupation pour l’emploi. Entre les deux : un cordon de policiers et la voie ferrée sur laquelle trônait la vedette du jour.

Les discours d’inauguration furent exceptionnellement brefs, les slogans des syndiqués couvrant les propos des personnalités. Alors que les premiers lançaient : « Socrate au rancard, du boulot, union action avec la CGT », le président du Poitou-Charentes, Jean-Pierre Raffarin, parlait de partenariat exemplaire et insistait sur le milliard investi dans ce chantier « qui a donné du travail à cette région ». Les interventions de René Monory, président du conseil général, et de Jacques Santrot, furent noyées dans le brouhaha.

Le ruban tricolore coupé, l’assemblée reprit rapidement place dans le train à grande vitesse et laissa sur place les militants qui prirent alors la parole, après avoir pris position sur la voie, bloquant le convoi officiel. Auparavant, une délégation avait été reçue par le directeur de cabinet du ministre des Transports.

« Derrière cette inauguration se cache, sur le plan local, la disparition de points de vente, comme ceux de Couhé-Vérac et de Chauvigny, la mise en place de vingt agents aux renseignements téléphoniques au lieu de quarante, un dépôt voué à la fermeture, un fret inadapté, des conditions de travail dégradées avec le système de réservation Socrate », déclarait le représentant des cheminots CGT.

Le secrétaire régional de ce syndicat, Jean-Pierre Jallais, soulignait que les syndicalistes avaient milité pour l'électrification de la ligne Poitiers – La Rochelle « afin que les villes disposent d’un moyen de locomotion moderne mais que cette modernisation avait des revers. Nous avons besoin de vivre en Poitou-Charentes, d’y travailler et que les gens retrouvent le moyen de vivre et d’espérer », concluait-il. Le TGV, bleu Atlantique prenait enfin le départ, salué par la musique militaire du 20^e RA et les huées des syndicalistes.

M-C B

Photo : Les personnalités remontées dans le TGV, les syndicalistes ont pris la parole