1518126/08/1993CHATELLERAULT
Aérospatiale et Thomson-C.S.F. veulent racheter toutes les actions de la société française et la marier à Allied Signal
Aérospatiale et Thomson, les deux principaux actionnaires publics de Sextant Avionique, préparent une alliance avec l’Américain Allied Signal, deuxième équipementier mondial en électronique de vol, ont annoncé les deux groupes dans un communiqué publié hier.
Dans cette optique, les deux partenaires ont décidé de lancer une offre publique de retrait (OPR) des 47,60 % de capital de Sextant qui ne sont pas actuellement détenues par ATEV (Aérospatiale Thomson Electronique de Vol), la holding à travers laquelle ils contrôlent le groupe.
Activités regroupées
Sextant Avionique a annoncé par ailleurs qu’elle étudiait avec le groupe américain Allied Signal la création d’une société commune regroupant leurs activités respectives dans l’avionique.
L’accord pourrait être finalisé d’ici la fin de l’année et donnerait naissance à un groupe réalisant un chiffre d’affaires supérieur au millard de dollars. Sextant et Allied ont ajouté qu’ils ne feront plus aucun commentaire avant l’issue positive ou la rupture des négociations.
L’offre publique de retrait sur Sextant se fera au prix de 300 F l’action, la cotation de l’action Sextant Avionique restant suspendue, comme c’est le cas depuis le 12 août.
En cas de succès de cette OPR, Aérospatiale et Thomson-CSF qui détenaient à part égale, via ATEV, 52,40 % du capital de Sextant, procéderont à une nouvelle répartition de capital. Thomson-CSF en aura 66,60 % et Aérospatiale 33,40 %, soit la minorité de blocage. Si l’OPR apporte à ATEV plus de 95 % du capital de Sextant, le titre sera radié de la cote officielle.
Vers des restructurations
L’accord entre les deux partenaires entériné hier prévoit, semble-t-il, qu’Aérospatiale puisse, s’il le souhaite dans le futur, se retrouver avec la même participation de capital que Thomson-CSF.
Le communiqué d’Aérospatiale et Thomson ajoute, sans donner de précision, que les restructurations futures des activités de Sextant Avionique « entraîneront des modifications très profondes dans le fonctionnement opérationnel et les conditions d’exploitation de la société ».
108 emplois menacés à Châtellerault
Sextant Châtellerault, ce fut, en 1991-92, un plan de restructuration aboutissant à plusieurs centaines de licenciements. Ce fut aussi l’action d’Edith Cresson, alors Premier ministre, pour limiter la casse et faire reclasser une partie importante des chômeurs potentiels : dans une entreprise de mécanique nouvellement créée, Mécafi ; dans une unité de maintenance, déplacée de la région parisienne vers la Vienne, le Centre de Logistique International, CLl.
C’est aujourd’hui le CLI, 250 salariés, un cahier des charges important, gonflé par le non-renouvellement des flottes aériennes civiles, des heures supplémentaires, l’absence de tout chômage.
C’est aussi l’ancienne usine, dite de « La Brelandière », 315 salariés, moitié en production ; on y réalise les gyrolasers, pour Ariane et les Transal ; des instruments d’avionique divers ; des vérins à bielles pour l’Airbus. Un cahier des charges en baisse, des horaires diminués - 37 heures hebdomadaires - du chômage partiel. Avec la menace contenue dans le dernier plan social : licenciement annoncé pour 108 personnes, ingénieurs, cadres et techniciens notamment.
le 27/01/2025 à 13:56
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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