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Coup dur pour la Vienne : le groupe Otor fermera en novembre sa cartonnerie d’Iteuil : (171 emplois) pour ne laisser sur le site de Papault que la papeterie (42 emplois)

La nouvelle est tombée vendredi après-midi. Le comité d’entreprise des cartonneries Ménigault, d’Iteuil, a été informé par la direction de la prochaine fermeture de l’usine, qui emploie aujourd'hui quelque 171 salariés. Seule la papeterie (42 salariés), activité d’origine sur le site de Papault ; serait conservée combien de temps encore ?

Filiale du groupe français Otor, la cartonnerie d’Iteuil, spécialisée dans le carton ondulé d’emballage, fait, semblerait-il, les frais d’une restructuration des activités au sein du groupe. Selon les premières informations qui filtrent à l’extérieur de l’entreprise, la direction aurait renoncé aux licenciements. Elle proposerait aux personnels de la cartonnerie soit de partir en pré-retraite (pour les salariés de 56 ans et plus), soit une mutation dans une autre usine du groupe en Bretagne, en Normandie, en Charente, dans les Vosges ou en Dauphiné.

Parmi les salariés de 40-50 ans, un grand nombre est prêt à accepter une mutation. « C’est mieux que de se retrouver sans travail. A notre âge, on ne trouvera rien d’autre », explique l’un d'eux. Certains savent d’ores et déjà qu’il faudra, pour les dix ou quinze ans d’ici l’âge de la retraite, peut-être accepter de vivre séparé du reste de la famille une bonne partie de l’année. Tout simplement parce que l’épouse à elle aussi un emploi sur place dans la Vienne, parce que le couple a fait construire un pavillon à Iteuil ou dans les environs, et que quitter totalement la Vienne engendrerait d’autres problèmes.

Cette semaine, les salariés de la cartonnerie seront probablement fixés sur leur sort. En attendant le comité central d’entreprise prévu en principe vendredi prochain, des rencontres devraient avoir lieu avec les syndicats.

Au début des années 70, lorsque le groupe suédois Billerud, propriétaire de Ménigault à Iteuil, décide d’investir sur le site poitevin, l’affaire est présentée comme « un exemple de réussite de décentralisation en secteur rural ». Cette réussite aura tout de même duré un peu plus de vingt ans, avec entre temps un changement de tutelle, les unités françaises de Billerud-emballage ayant été cédées, au milieu des années 80, aux cartonneries associées devenues depuis filiale du groupe français Otor. Vingt ans, ce n’est pas si mal !

Reste que pour la commune d’Iteuil, la fermeture de la cartonnerie va peser lourd dans le budget municipal. Jusqu’à cette année les deux usines Ménigault (cartonnerie et papeterie) versaient en taxe professionnelle une somme de l’ordre de 1,5 million de francs. Et on ne parle pas des conséquences sur la vie économique locale. Ménigault est actuellement, avec l’imprimerie Laleu (à Ruffigny), le premier employeur d’Iteuil.

L-F Caillaud