0151921/06/1927POITIERS
Il n’est bruit à Poitiers, dans les milieux scolaires, professeurs ou élèves, que de ce que l’on appelle la « grève » des examinateurs de l’enseignement secondaire au baccalauréat, qui accompagne celle qui a lieu simultanément à Paris et partout en France.
Que convient-il de penser de l’incident, quelle solution peut-on prévoir ? C’est ce que nous avons demandé aux personnalités les plus compétentes pour résoudre la question.
La « grève » - bien que le mot soit impropre, mais il est commode parce qu’il est simple – a eu comme point d’origine ce qui suit :
Des promesses fermes ont été faites au corps enseignant des lycées et collèges au sujet du rappel d’augmentation des traitements depuis le 3 août 1926 que ce personnel devait toucher avant les vacances de 1927.
Ces promesses n’ayant pas été tenues les professeurs ont décidé de protester afin d’obtenir leur réalisation.
De quelle manière ?
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Tous les ans le doyen de chaque faculté demande à certains professeurs de l’enseignement secondaire de bien vouloir l’assister dans les jurys des divers baccalauréats, écrit et oral.
Jusqu’ici les professeurs ont toujours accepté. Et précisément la preuve qu’il ne s’agit pas d’une « grève » parce qu’il n’y a pas refus d’un service dû, c’est que les doyens croient devoir chaque année redemander à chaque professeur individuellement s’il peut compter sur son concours.
Cette année, mécontents de voir que l’on ne tenait pas les promesses à eux faites d’une façon formelle, les intéressés ont décidé, comme protestation, de refuser ce concours pour la session de juillet.
Ce n’est pas du reste sans un très vif regret que les professeurs de l’enseignement secondaire ont cru devoir cette fois-ci leur collaboration aux doyens des facultés pour lesquels ils sont unanimes à avoir des sentiments d’affectueux respect.
Leur regret n’a pas été moins grand à la pensée du tort que la décision à laquelle on les contraignait risquer de causer aux candidats dont la plupart sont leurs élèves.
Ils ne s’y sont donc résolus que parce que c’était le seul moyen à leur disposition pour que l’on fit droit à leurs justes réclamations.
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Les professeurs de l’enseignement secondaire refusent de faire un travail supplémentaire pour lequel ils reçoivent une rétribution supplémentaire mais auquel personne ne peut les obliger.
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A l’heure actuelle quelle est la situation dans l’académie de Poitiers ?
Vingt-huit professeurs des lycées appelés à participer aux jurys sont défaillants.
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En ce qui concerne l’écrit cependant les choses vont se passer normalement les vingt-huit prétendus « grévistes » ayant été remplacés.
Quant à l’oral l’autorité universitaire se préoccupe de constituer d’autres jurys.
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le 05/06/2020 à 10:44
Source : L'Avenir de la Vienne
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