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Le personnel de la DDE a bloqué les issues de l’hôtel du Département pour protester contre la partition de l’Équipement dans la Vienne

« Monory veut faire de nous les pionniers de l’atomisation des services publics ». Levée de boucliers contre la partition des services de l’Équipement, hier, devant l’hôtel du Département, à l’heure où les conseillers généraux votaient le passage de trois des onze subdivisions de la Vienne sous la tutelle directe du Département (voir ci-dessous). Soutenus par des délégations venues des Deux-Sèvres, de Charente, de Charente-Maritime, de l’Indre, du Cher, du Maine-et-Loire, plusieurs centaines de fonctionnaires de la DDE ont répondu à l’appel de l’intersyndicale CGT, CFDT et FO.

Manifestation destinée à réaffirmer leur farouche opposition à une réorganisation qui n’apportera selon eux rien de plus aux usagers mais dont ils redoutent les effets : « On ne sait pas pourquoi M. Monory veut cette partition. Il va dépenser entre 2 et 2, 8 millions tous les ans pour la payer. Pourtant, elle n’améliorera pas le service fourni et ne créera pas d’emploi. En revanche, le service public de l’État va avoir du mal à fonctionner. Les communes vont se retourner progressivement vers le privé ! ». Venus eux aussi à Poitiers pour en souligner les dangers, le secrétaire général de la fédération nationale CGT de l’Équipement et le secrétaire national du syndicat FO des personnels d’exploitation ont dénoncé « les raisons politiques » d’une telle décision.

L’entretien que trois de leurs représentants ont eu, en milieu de matinée, avec MM. Chamard et Grandon n’étant pas de nature à apaiser leurs craintes, les manifestants ont bloqué les issues du pâté de maison pour empêcher les voitures des élus de sortir. Édith Cresson a quitté la préfecture à pied. René Monory et presque tous les autres conseillers généraux ont déjeuné sur place.

La démonstration de force a plusieurs fois failli tourner à l’affrontement. Accrochage de pure forme quand plusieurs protestataires s’en sont pris aux portes automatiques de l’hôtel du Département derrière lesquelles ils ont aperçu quelques gendarmes mobiles.

La tension est montée d’un cran quand les forces de l’ordre ont repoussé de quelques mètres les manifestants massés derrière la grille de l’hôtel du Département, rue Thibaudeau.

Le face à face s’est achevé à 13 h 30.

Photo : Face à face tendu entre les gendarmes mobiles et les manifestants, rue Thibaudeau