1544815/06/1994POITIERS
Pour la CGT, les réformes annoncées risquent de démolir l’édifice construit en 1945 sur la base de la solidarité
La solidarité qui inspira en 1945 l’édification de la Sécurité sociale risque-t-elle d’être remise en cause par trois projets de loi de Simone Veil ? La CGT le craint et pour s’y opposer, elle prépare une journée nationale d’action pour le mercredi 22 juin. Celle-ci s’accompagne d’une campagne de pétitions que la centrale ouvrière a voulue à dessein anonyme pour permettre à toutes les organisations concernées de s’y associer : les autres syndicats, bien sûr, mais aussi les mutuelles et associations humanitaires qui apportent leur pierre à l’environnement social.
Les projets de loi qui nourrissent les craintes de la CGT, dans la Vienne comme ailleurs, concernent tout d’abord la famille : l’allocation parentale d’éducation au deuxième enfant si l’un des parents cesse son activité professionnelle pourrait cacher une incitation à faire revenir les femmes au foyer. « C’est scandaleux et rétrograde » accuse un délégué syndical. Par ailleurs, les trois étages de l’édifice Maladie-Allocations familiales-Vieillesse qui se confortent mutuellement jusqu’à présent auraient une gestion séparée. Ce projet est jugé « d’une gravité extrême » et porterait atteinte au principe de solidarité.
On n’apprécie pas davantage la création d’une nouvelle branche accidents du travail et maladies professionnelles qui serait gérée par une commission paritaire « ce qui signifie, en fait, que le patronat aura les mains libres pour réduire sa participation à la réparation d’accidents ou maladies dont il doit normalement assumer la responsabilité ». Enfin, l’adaptation du code de la Sécurité sociale aux directives européennes introduit une protection sociale à plusieurs niveaux très éloignée, également, du principe recherché par les fondateurs.
Tous ces changements font craindre le pire aux représentants de la CGT, tant sur le plan retraite que pour la couverture des dépenses de santé.
« Quand on sait, observe-t-on, que, déjà, 22 % de la population ne se soigne pas ou mal...
Pour la CGT, rien ne saurait justifier une telle réforme surtout pas le prétendu « trou de la Sécu » qui serait comblé si on voulait bien créer des emplois, augmenter les salaires et arrêter les exonérations sociales aux entreprises.
le 07/03/2025 à 12:32
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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