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L’Union départementale CGT et le Parti communiste ont rendu hommage, hier, à la mémoire d’André Laumont, décédé le 8 août 1992, après de longues années de militantisme. Son épouse Gisèle assistait à la cérémonie organisée au cimetière de La Pierre-Levée.

André Laumont est une figure de la lutte ouvrière et politique dans le département. Né à Cozes (Charente-Maritime) dans une famille de huit enfants, il fit son apprentissage de tourneur et manifesta sa sensibilité humaniste en participant, en 1934-1935, à la lutte antifasciste. On le retrouva ensuite, pendant son service militaire, dans le sillage du Front populaire puis soutenant les républicains espagnols confrontés à la guerre civile. Du fascisme au nazisme semeur de mort, il n’y eut, hélas, que l’espace de trois étés : André se retrouvait prisonnier en Allemagne et dut attendre la Libération pour revoir les siens. Ses années de captivité n’avaient en rien altéré son ardeur puisque, entré à la Manufacture de Châtellerault en 1948, il devint l’année suivante secrétaire de la section syndicale CGT.

Secrétaire général pendant 28 ans

C’est à la CGT qu’André Laumont a donné le meilleur de lui-même puisqu’il en a été le secrétaire général départemental pendant vingt-huit ans de 1950 à 1978. A ce poste, il s’est trouvé à de nombreuses reprises en première ligne ; notamment lors des actions engagées avant la fermeture de la « Manu » dans les années cinquante, à l’occasion de la grande grève des PTT en 1953 et pendant le mémorable mois de mai 1968 qui vit le monde ouvrier se solidariser avec les étudiants. Dans la Vienne, les troupes des manifestants grossissaient à vue d’œil et le secrétaire général de la CGT se trouvait nuit et jour sur la brèche. Lors de l’ouverture des négociations engagées entre le gouvernement, le patronat et les syndicats sous la présidence de Georges Pompidou, il se montrait résolu : « Nos militants sont appelés à rester fermes… Une des revendications à la quelle la CGT attache beaucoup d’importance est l’échelle mobile des salaires. Il ne faudrait pas que le gouvernement reprenne d’une main ce qu’il aurait donné de l’autre et que les travailleurs se retrouvent dans une situation encore plus décevante ». Finalement, les discussions devaient déboucher d’une façon positive sur les accords de Grenelle.

André Laumont a vécu ces grands moments sans rien y laisser de ses convictions ni de sa légendaire gentillesse. Elle a été évoquée, hier, par son successeur, Francis Martin, qui fut le premier à apprécier sa faculté à trouver « le petit mot sympathique qui rend la vie douce ». Paul Fromonteil, au nom du PCF, a souligné la cohérence entre le militantisme ouvrier et l’engagement politique et estimé qu’en ces temps de crise des valeurs, « les raisons du combat ouvrier, révolutionnaire et communiste, sont toujours aussi fortes.

Photo : Sur la tombe d’André Laumont, ancien secrétaire général de la CGT, au cimetière de La Pierre-Levée