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Aigle, le numéro un français de la botte en caoutchouc qui s’est lancé avec succès dans les chaussures de randonnée et les vêtements de sport, devrait faire son entrée sur le second marché de la Bourse de Paris d’ici, à la fin de l’année. La PME de Châtellerault, qui compte 470 salariés, est contrôlée depuis le début de l’année par la société de capital-développement Apax Partners. Auparavant, Aigle était filiale de la société Hutchinson qui appartient au groupe Total.

« Cette introduction est envisagée très sérieusement pour le second trimestre 1994. Pour l’instant, ni calendrier, ni les modalités de cette opération n’ont été arrêtés. Il nous faudra tenir compte des conditions du marché », a expliqué la porte-parole d’Apax Partners, Isabelle Epp-Becker, en écho à un article paru le jour même dans le quotidien “La Tribune de l'Économie”. Cette introduction sur le second marché de la Bourse de Paris devrait aider la PME à accélérer son développement.

Longtemps connue pour ses seules bottes en caoutchouc (chasse, équitation, marine, etc.), Aigle a su miser au bon moment sur le marché du sport et du loisir, porté par une croissance annuelle de 15 %. La PME revendique ainsi la place de numéro deux de la chaussure de randonnée, avec 15 % du marché, juste derrière Noël. Aigle, qui est distribuée dans les magasins de sports, a entrepris de multiplier les surfaces de vente dans les grands magasins (200 dans les deux ans contre 35 à l’heure actuelle).

A l’étranger aussi, Aigle a décidé de mettre les bouchées doubles. Une filiale vient d’être ouverte en Allemagne, une autre devrait l’être en Belgique dans les prochains mois. Aigle réalise déjà plus du cinquième de son chiffre d’affaire à l’exportation. Tant en France qu’à l’étranger, la croissance des ventes se poursuit. Elle atteignait 10 % sur les six premiers mois de l’année. Aigle devrait réaliser cette année un chiffre d’affaire de l’ordre de 400 millions de francs, contre 378 millions en 1993.

Positif selon la CGT

Dans un communiqué, le syndicat CGT Aigle SA accueille positivement les décisions prises pour développer l’exportation : filiales directes en Allemagne et Belgique, recrutements de force de vente export, ces mesures aussi suggérées par l’expert-comptable du CE. Il précise également « qu’il n’oublie pas non plus que des discussions doivent s’engager sur les salaires pour le second semestre, vu les résultats de l’entreprise.