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La société Gallus-Mouyen Concept se sépare de neuf salariés. Et pourtant elle est en plein développement

Une fois de plus, les notions de croissance et d’emploi se télescopent. A Châtellerault, Gallus-Mouyen Concept, une entreprise qui a plus que doublé son chiffre d’affaires en trois ans et renforcé sa présence sur le marché international, se sépare de neuf salariés (deux autres dans sa filiale Médica Assistance Conseil).

Gallus, fondée en 1957 au chef-lieu d'arrondissement, a eu ses heures de gloire. Son fauteuil dentaire articulé avec sa boîte technique annexée, a équipé de nombreux cabinets en France et à l’étranger. La concurrence est venue ; la vieille société a connu des fortunes diverses. En 1991, c'est le renouveau avec l’arrivée du docteur Francis Mouyen, professeur à la faculté de chirurgie dentaire de Toulouse, devenu progressivement industriel. Il est porteur d’un projet breveté, déjà favorablement accueilli un peu partout sur la planète : la radio-visiographie. L’idée est de marier les techniques châtelleraudaises de mécanique, de pneumatique avec l’imagerie toulousaine. Ainsi se signe l’acte de naissance d’un concept nouveau intégrant l’image et la décontamination automatique, à l’équipement traditionnel, le tout subordonné à une tablette de commande électronique. L’arrivée du docteur Mouyen a permis de faire passer Gallus du sixième rang dans son créneau d’activité, à la plus haute marche du podium en ce qui concerne les ventes d’équipements dentaires. En 1993, lors d’une entrevue avec un journaliste de « La Nouvelle République », le docteur Mouyen soulignait « la qualité du travail des jeunes et nouveaux collaborateurs et rendait hommage à l’ensemble du personnel », indiquant : « Notre réussite est celle d’une équipe ». Hier pourtant, la direction nous a fait part de son intention de procéder à neuf licenciements. La raison ? « Même si cela est cruel à dire, une partie de notre personnel n’était plus adaptée aux nouvelles technologies... ». Et de citer un exemple : « La présence d’un sellier ne s’impose plus car les fauteuils dentaires ne comportent plus de sellerie traditionnelle avec coutures ». Après ces départs, l’effectif de Gallus-Mouyen-Concept sera de trente-huit personnes mais le membre de la direction contacté, n’exclut pas de futures embauches de « gens de haut niveau », en relation avec la nécessaire mutation technologique ».

Patrick Gonin

Photo : Le docteur Mouyen (à gauche) devant un fauteuil dentaire équipé du système d’imagerie médicale