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Menaces sur la survie des hôpitaux de proximité. Plus d’un millier de manifestants, hier à Poitiers, pour protester contre les orientations de la carte sanitaire.

Plus d’un millier de manifestants sont venus exprimer leur révolte, hier devant les locaux de la direction régionale des Affaires sanitaires et sociales. Le projet de réorganisation de la carte sanitaire dicté par un souci de renforcer la qualité des soins dispensés dans les hôpitaux tout en maîtrisant les dépenses, soulève de vives inquiétudes. Car si le dessein peut paraître louable, les modalités d’applications ne se feront pas sans douleur. Une raison jugée suffisante par des praticiens, des usagers et les syndicats CGT, CFDT, FO pour mobiliser en masse sur le thème légitimement sensible de l’égalité devant les soins.

Dans la Vienne, trente-cinq à quarante-cinq lits risquent d'être supprimés. Et beaucoup craignent que les hôpitaux ruraux ne paient le plus lourd tribut à cette volonté de restructuration. La fermeture de l’établissement de Montmorillon représente, ainsi, une sérieuse menace à moyen terme. Pourtant, comme le note le Dr Yollant, cet été le taux d’occupation de l’hôpital de Montmorillon atteignait 103 %. Alors quoi après ?

Après, des patients seront éventuellement transférés, par hélicoptère, sur le CHU de Poitiers pas nécessairement prêt à accueillir, à l’avenir, des centaines de malades supplémentaires.

42.000 signatures

Pour la CGT et le Parti communiste, « cette politique inspirée par une philosophie de la rentabilité à tout prix conduit, en fait, à une hypercentralisation des services, à un démantèlement des pôles de proximité qui touche notamment, près d’une dizaine de services d’urgence et de maternité sans mettre à l’abri les centres plus importants ».

Des élus se sont rendus à la préfecture de Région pour déposer des contre-propositions pendant qu’une délégation développait les raisons de son hostilité au schéma régional, devant Jean-Pierre Assié, directeur de la DRASS, et Jean-Claude Bonnici, président du comité régional de l’organisation sanitaire et sociale (CROSS).

• Avant de rejoindre les cars, les manifestants venus des quatre départements de la région ont bloqué, la rocade, durant un petit quart d’heure sans créer de réels problèmes de circulation.

• La CGT a remis aux services préfectoraux, 42.000 signatures émanant du Poitou-Charentes pour réclamer un « vrai débat national sur le financement de la sécurité sociale ».

Photo : Une délégation d’élus, d’usagers et de représentants syndicaux réaffirme son hostilité au schéma régional d’organisation sanitaire qui a néanmoins recueilli un avis favorable par le comité chargé de l’examiner