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Il a reçu hier un large soutien du conseil économique et social. Seuls, les représentants de la CGT ont voté contre.

Sauf avarie de dernière minute, le budget 1995 du conseil régional Poitou-Charentes caractérisé par une croissance fiscale zéro, pourra gagner le large dans les meilleures conditions : en effet, il a franchi hier le cap du conseil économique et social avec l’aval de 52 membres sur 59, la seule réserve étant venue de la CGT. Les autres syndicats confédérés n’y ont rien trouvé de majeur à redire.

Pour Paul Samoyau qui s’exprimait au nom de la CGT, la situation économique de la région est au plus bas : tant dans l’agriculture où la jachère recouvre 160.000 ha, que dans l’industrie qui a perdu 5.100 salariés en 1993. Or, « les orientations budgétaires n’encouragent pas le développement ; l’argent ne va pas à l’emploi ». Les élus de Force Ouvrière préfèrent jouer l’optimisme : « Les temps sont durs, reconnaît André Tourancheau mais les orientations indiquent que la région veut tout mettre en œuvre pour conjurer l’adversité.

Position identique de la CFTC qui, par la voix de Gérard Dupont, se dit « satisfaite de la pause fiscale » tandis que le secrétaire régional de la CFDT France Joubert appelle de ses vœux un nouveau contrat social ouvrant la voie au temps choisi, à la mobilité, à un nouvel équilibre entre salaires, profits et investissements, entre économie marchande et économie sociale...

Le président Claude Roulleau ne dit pas autre chose quand il évoque la nécessité d’un partage des revenus et du travail, d’une déconcentration des responsabilités sur le terrain à l’image de celles endossées par France Joubert et ses amis dans la gestion de la main d’œuvre agricole : « Nous sommes pris dans un tourbillon, une tempête dont on ne connaît pas l’épicentre » dit en soupirant le président.