CGT

Se connecter

Les grévistes obtiennent la convocation, mercredi à Paris, du comité central d’entreprise. Hier, ils ont reçu le soutien des actifs et des retraités du département.

Les grévistes de la Sochata ont passé incontestablement la vitesse supérieure dans la façon de mener leur mouvement revendicatif. La manifestation d’hier matin, le prouve. La direction locale de la société, dépendant du groupe Snecma, ne souhaitant pas ouvrir de négociations, les salariés en grève depuis neuf jours, par l’intermédiaire de leurs élus, ont obtenu la convocation à Paris, mercredi prochain 2 novembre, d’un comité central d’entreprise. C'est M. Henri Souques, secrétaire du CCE, qui est venu hier donner cette information importante. On va donc la semaine prochaine traiter du dossier Sochata-Châtellerault, au niveau supérieur. Les grévistes auraient souhaité la tenue du comité central dans le chef-lieu d’arrondissement de la Vienne mais les responsables de la Sochata n’ont pas voulu faire le déplacement. Il a donc été décidé « d'affréter » des cars mercredi, pour se rendre dans la capitale.

Hier, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant les grilles de l’usine en zone industrielle Nord. L’ambiance était la même que les jours précédents, à savoir musicale, avec tambours, clairons et autres moyens d’expression. Il y avait la des actifs et retraités d’entreprises châtelleraudaises et du département ; des délégations d’administrations (EDF, hôpital notamment) ; Jean-Louis Moreau, maire-adjoint communiste. Jean-Claude Turquand, secrétaire du syndicat CGT de la Sochata, devait faire le point des neuf journées d’action et lire deux lettres, la première émanant des femmes de grévistes, envoyée à Mme Suprin, épouse du directeur de l’usine locale, avec en introduction cette phrase : « Nous faisons appel à vos sentiments d’épouse et de mère », la deuxième provenant des administrateurs salariés au P-DG, « exigeant l’ouverture immédiate de négociations ».

Michel Juteau, secrétaire de l’Union locale de la CGT, lança : « Comme un signe d’encouragement, la satisfaction des revendications défendues depuis plus de quinze jours par les journalistes de Radio France, peut vous conforter dans votre exigence ; le patronat doit s'asseoir à la table des négociations et accepter l’expression des travailleur ». Même sentiment de la part de Francis Martin, secrétaire de l’Union départementale : « que chacun fasse ses comptes. La facture des politiques gouvernementales et de la course à la productivité, à la baisse du coût du travail et l’exonération des charges patronales, enfoncent davantage la situation des familles pendant que les profits ne se sont jamais aussi bien portés ». Et les cadres, quelle est leur position ? Plusieurs d’entre eux sont solidaires du mouvement de grève. Dans un communiqué, la section CGC de Sochata fait une analyse de la situation, disant notamment : Si des propositions répondent partiellement à certaines revendications (NDLR : d’embauche plus particulièrement), l’échec est complet sur les mesures salariales et la prime. Les directions locale et générale, se sont montrées d’une rare inflexibilité. Nous pensons qu’il serait bon de rechercher d’autres méthodes pour la défense de nos revendications, des méthodes plus adaptées aux nouvelles conditions de la négociation salariale, plutôt qu’une grève mettant en péril l’avenir du centre de Châtellerault ». Hier, sur le coup de midi, plusieurs centaines de personnes ont chanté « La Marseillaise » et « L’Internationale », d’autres scandant comme des supporters du SOC, « C’est tous ensemble qu’on va gagner, allez, allez ! ». Une anecdote révélatrice de la chaude ambiance : un des grévistes a reçu le diplôme de « sandwich d’or », pour son action en faveur du ravitaillement quotidien de ses collègues.

Patrick Gonin

Photos : Plusieurs centaines de personnes hier matin avec pancartes et banderoles. Les employés ont décidé d’affréter des cars pour se rendre à Paris, mercredi, à l’occasion du comité central d’entreprise