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Les postiers châtelleraudais étendront jeudi prochain leur mouvement à l’ensemble du bureau de Châtellerault et au centre de tri de Poitiers. En attendant, les plis urgents devraient être distribués ce week-end.

Comme on pouvait s’y attendre, la journée d’hier a marqué un nouveau tournant dans le conflit qui oppose, depuis maintenant dix jours, les postiers de Châtellerault au directeur du groupement postal Haut-Poitou. Objet de ce conflit : le plan de réorganisation du bureau de Châtellerault, établi par Philippe Morvan, le directeur du groupement. Les postiers reprochent en effet à ce plan « la suppression de deux tournées de facteur sur le secteur de Châtellerault -Antran - Senillé - Targé, sous prétexte de récupérer l’investissement et de bénéficier des économies de temps consécutives à l'utilisation de nouveaux casiers de tri ».

La CGT avait donc lancé un préavis de grève pour ce dernier jeudi, préavis suivi à 95 % des effectifs. Cinquante-trois préposés sur les cinquante-sept de Châtellerault avaient en effet participé au premier jour de grève, marqué par la rupture du dialogue entre grévistes et direction, chacun restant sur ses positions de principe. Hier vendredi bien moins nombreux (on évaluait le nombre de grévistes à 80 %), le mouvement s’est poursuivi et a pris une nouvelle dimension.

Le soutien d’Edith Cresson

Sous la conduite d’Aimé Barotto et de Jean-Paul Duffaux, les grévistes se sont donc rendus hier matin à la mairie de Châtellerault où ils ont été reçus successivement par Claude Pasquay, Robert Chateau et Edith Cresson. Le maire de Châtellerault a longuement entendu les revendications des grévistes avant de leur apporter son soutien sous forme d’une lettre adressée à Annie Urica, directeur départemental de la Poste, et aussi à la direction régionale.

On retiendra de cette missive la demande d’Edith Cresson de : « réexaminer ce projet qui laisse perplexe quant au maintien de la qualité d’un service public en expansion avec un effectif en diminution de deux postes. La suppression de deux emplois est par ailleurs difficilement acceptable pour un maire dont la lutte contre le chômage est l’une de ses principales préoccupations ».

Il semble en effet qu’au-delà du simple projet de réorganisation du bureau châtelleraudais, ce soit bien la notion de service public qui soit mise en avant par la CGT et les grévistes. On argumente en effet qu’il est « inacceptable de supprimer deux tournées dans un secteur où le nombre de foyers et de boîtes aux lettres augmentent de six cents en deux ans ».

Forts de ce soutien et aussi de celui de quatre cents Châtelleraudais qui ont rempli le bulletin de soutien distribué jeudi par les facteurs, les grévistes se sont réunis hier en assemblée générale et devraient recommencer ce samedi matin. Des grévistes toujours aussi déterminés, qui ont lancé un nouveau préavis de grève pour jeudi prochain, mais cette fois étendu à l’ensemble du bureau, guichets et tri compris, ce qui pourrait paralyser la semaine prochaine l’ensemble du trafic.

De même, le centre de tri de Poitiers-Biard a lancé lui aussi un préavis de grève pour le même jour, ce qui pourrait donner à ce conflit une ampleur départementale. Les négociations se déroulent d’ailleurs désormais directement avec la direction départementale et non plus le groupement Haut-Poitou.

Une consolation cependant, les postiers châtelleraudais devraient distribuer pour ce dernier week-end de l’année, les plis et colis urgents, actuellement en souffrance actuellement dans les bureaux du boulevard Blossac.

Jean-Philippe Bois

Photo : Les postiers ont dialogué hier avec Edith Cresson qui les a assuré de son soutien