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La direction de l’entreprise avance le sureffectif et poursuit son plan social : 50 licenciements et 48 départs en retraite et transferts

A Saint-Benoît, l’usine Euro Production est au centre de l’actualité : 50 personnes vont y être licenciées tandis qu’on projette de supprimer 48 autres postes. Cette dernière suppression serait solutionnée par des départs en retraite et des transferts vers une autre unité, l’ex-usine Reckitt et Colman à Saint-Florent-sur-Cher, dans le Cher, et qui appartient au groupe depuis juillet dernier.

La nouvelle est tombée à la fin de l’année et le plan mis en place par la direction se définirait donc comme suit : 50 licenciements économiques secs (dans lesquels sont inclus cinq représentants du personnel), 40 postes à mi-temps équivalents de 20 postes à plein temps (préretraites progressives) et 28 transferts à Saint-Florent-sur-Cher.

Côté CGT, qui est majoritaire dans l’entreprise - et joue une véritable partie de bras de fer avec la direction depuis des années - on refuse en bloc. La dégradation n’a été en effet que continuelle depuis la reprise de Saint-Benoît par le groupe Euro Absorbants de Norbert Le Nigen.

Les causes essentielles résident dans le sureffectif, selon la direction, mais aussi dans un marché qui n’a cessé de s’effondrer ces derniers mois. A titre d’exemple, on souligne ainsi : « 20 % de jachères, c’est 20 % de traitement en moins dans l’agriculture ! ».

Dans ce contexte, la CGT a fait intervenir un cabinet d’expertise comptable pour voir de plus près les comptes de l’entreprise tandis que le chômage partiel sévit dans la maison depuis septembre. Une soixantaine de personnes sont touchées en permanence par le phénomène et « cette semaine, dit la CGT, nous sommes 90 ! ».

Mais surtout, on fait sans cesse ressortir « une ambiance déplorable voire pourrie » dans cette entreprise dont les effectifs n’ont cessé de fondre.

Récemment, une pétition a même circulé dans l’entreprise à l’initiative d’une partie du personnel et peut-être téléguidée par la direction, selon la CGT qui dénonce à l’occasion qu’elle était rédigée « sur du papier à en-tête de la maison ! ».

Mais surtout, le syndicat s’inquiète d’une éventuelle envie de la direction générale de délocaliser des lignes de production vers Saint-Florent-sur-Cher. Ce à quoi on répond à Saint-Benoît : « L’usine de Saint-Florent a été rachetée le 1^er juillet 1994 et, actuellement, il n’y a pas une fabrication qui a quitté Saint-Benoît pour Saint-Florent ! ».

Laurent Bertagnolio

• Un rassemblement de protestation a lieu aujourd’hui, à 17 heures, devant la mairie de Saint-Benoît.

« Deux boîtes différentes »

Bourges. - « On a certes le même patron, Norbert Le Nigen, mais se sont deux boîtes différentes, chacune dépendant de sociétés bien distinctes ».

Les repères peuvent se trouver brouillés, veut faire valoir Claude Palisson, délégué CFDT du site de Saint-Florent, dans le Cher.

Le plan social poitevin a pourtant été évoqué dans les ateliers du Berry. « Juste avant les fêtes, la direction a fait une communication. On en a parlé un peu » observe le syndicaliste. Mais sans émoi particulier. « Les vingt-huit transferts envisagés, ce sont des propositions, pas des mutations autoritaires, attention ! D’ailleurs à ce jour, aucun des salariés de Saint-Benoît n’a donné suite ». Il n’y a pas matière.

Si les 297 salariés florentais sont aujourd’hui « normalement occupés sans que l’emploi ait été ouvertement menacé », Claude Palisson rappelle que des mesures de chômage partiel ont été imposées voici quelques semaines.

« On attend les nouveaux contrats avec Carrefour sur la ligne « L’Arbre Vert ». Des productions de Saint-Benoit devraient être rapatriées d’ici la fin de l’année » croit savoir le syndicaliste. Joint en parallèle, François Poncet, directeur du site, se montre plus circonspect

Photo : C’était en 91 lors du lancement d’une nouvelle ligne de produits en cosmétologie à l’usine de St-Benoit.