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1568602/02/1995POITIERS

SCHLUMBERGER : COMPTEURS BLOQUÉS

Des grévistes ont interdit hier l’entrée du site de Chasseneuil. L’intersyndicale réclame notamment une augmentation générale. La direction fait la sourde oreille.

Chez Schlumberger-industries, le célèbre fabricant de compteurs, les mouvements de grève sont plutôt rares. De mémoire de syndicaliste, on n’avait pas observé un tel phénomène depuis belle lurette ! Et pourtant, dès 7 heures, hier matin, un groupe de 70 à 80 grévistes a pris position devant les grilles bloquant toute la journée l’entrée du site de Chasseneuil. Hormis les salariés, personne n’a pu franchir le barrage organisé par l’intersyndicale (CGT - CFDT). Dans cette société qui emploie pratiquement 800 personnes réparties entre Poitiers (production) et Chasseneuil (direction et unité d’études), le ton monte depuis décembre dernier.

« Aumône »

C’est d’abord la politique salariale de la direction qui fait râler le personnel. « Nous réclamons 1.000 F d’augmentation mensuelle pour tous, explique un délégué CGT, Schlumberger affiche de très bons résultats commerciaux. L’an dernier, le chiffre d'affaires a augmenté de 12 % ». A la fin 1994, la majorité des employés a bénéficié d’une augmentation de 1,2 % et de nombreuses primes individuelles s’échelonnant entre 6.000 et 20.000 F ont été distribuées. Mais l’intersyndicale, précisant que certains n’ont rien eu du tout, estime qu’il s’agit d’une « aumône » destinée à apaiser les esprits et tient à dénoncer « l’anarchie organisée par la direction dans sa politique salariale qui ne fait que désagréger le tissu social ». Chez Schlumberger, la moyenne des salaires des employés et techniciens, catégories les plus touchées par le mouvement, oscille entre 7.000 et 8.000 F brut par mois. L’entreprise se porte bien et le personnel entend lui aussi obtenir sa part du gâteau.

A condition que cette part soit égale pour tous. Même s’il reste à l’écart de ce mouvement, les ingénieurs demandent eux aussi une revalorisation de la politique salariale.

Impasse

Lutter contre la précarité de l’emploi, c’est l’autre revendication du mouvement. Schlumberger-industries emploie actuellement près de deux cents contractuels (contrat durée déterminée, intérimaires et sous-traitants). L’intersyndicale qui estime que la société en a les moyens et surtout le besoin, espère obtenir l’embauche définitive d’une majorité de ces salariés dont l’avenir professionnel se résume à quelques mois voire quelques semaines.

Depuis le début de l’année, délégués syndicaux et représentants de la direction se sont rencontrés à cinq reprises. La direction a d'abord fait un pas en proposant une prime de 1.500 F mais l’intersyndicale n’en démord pas. « Pas question d’accepter des primes attribuées à la tête du client », commentait hier un représentant de la CGT. Depuis la réunion du 25 janvier dernier, les négociations piétinent et la grève pourrait bien se poursuivre encore plusieurs jours.

L Oger

Photo : Toute la journée d'hier, les grévistes ont bloqué l’entrée du site de Chasseneuil

 

 

le 30/03/2025 à 12:03

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

compteurs, grève, occupation, négociation

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