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Préavis de grève illimitée pour le 14… En espérant des négociations avant.

Le mouvement des postiers châtelleraudais dure depuis plus d’un mois et demi, avec des phases variables. Des débrayages notamment et, mardi, dépôt d’un préavis de grève illimitée à compter du 14 février prochain. Les syndicats CGT, CFDT, FO et la CFTC, sont d’accord pour estimer que « les charges actuelles sont déjà suffisantes et que les dépassements d’horaires sont devenus réguliers alors qu’ils ne sont pas rétribués ».

Les postiers rappellent à cet égard que si les directives nationales évoquent la possibilité de récupérer 5.000 emplois par an, en particulier « en oubliant de remplacer les partants », cela ne peut se faire au détriment des salariés « qui sont volontaires pour donner un coup de collier quand c’est nécessaire de temps à autre, mais pas tous les jours.

Exemple de Michel, 50 ans, facteur depuis trente ans et qui effectue ses 6 km à pied quotidiennement, comme d’autres en font le double à bicyclette ou plus en voiture : arrivée à 6 h 15 au bureau, le matin, avec aussitôt, le tri général par secteur comme tous les employés. Cela dure jusqu’à 7 h 30 et précède les tris par quartier, travaux préparatoires, réexpéditions de rebuts, objets spéciaux. Vers 9 h 30 départ en tournée. Celle-ci nécessitera trois bonnes heures et fera qu’au total plus d’une demi-heure aura été « donnée ».

Ce « cadeau » pourrait encore être amplifié si, comme le prévoit le plan actuel, deux tournées étaient supprimées et réparties entre les facteurs. D’autant que ces derniers déplorent dans le même temps que la pause casse-croûte ne soit plus décomptée et que la direction, pour ce qui est du temps de distribution, « arrête le chrono lorsqu’un client nous salue ou nous parle un instant ». Pour les agents, c’est la qualité du service qui est remise en cause, « sans qu’il y ait eu aucune concertation avec les receveurs. Ils ont fait des propositions de rentabilité que la direction a prises pour argent comptant... ».

Des négociations doivent s’ouvrir dès ce matin, à 9 heures, avec le responsable du groupement. On espère le déblocage d’une situation qui tend à se figer, voire s’exaspérer, et que seront prises en compte les revendications salariales « qui ne demandent pas un plus mais qu’on ne retire pas des acquis ».

A Joué-Lès-Tours comme à Poitiers, une solution a pu être trouvée...

C A

Photo : « Un coup de collier de temps en temps, oui... Pas tous les jours »