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Levée du piquet de grève et reprise des négociations, hier soir, sur le chantier de la centrale nucléaire de Civaux. Saisi par EDF, le juge des référés a réussi à renouer les fils du dialogue social qui était interrompu depuis l’échec des négociations entre les représentants des entreprises EGI (Entreprise générale industrielle), GMT (Grands Travaux de Marseille) et leurs salariés.

Tout s’est joué en début d’après-midi au palais de justice de Poitiers, où EDF a assigné deux représentants des quatre-vingts grévistes qui bloquaient l’accès à la centrale depuis lundi. Blocus faisant subir « un préjudice incalculable » au cent à cent vingt autres entreprises qui travaillent sur le site, a souligné le bâtonnier Priollaud, rappelant qu’il a rendu « toute activité impossible ». Après avoir souligné que « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres », l’avocat d’EDF a demandé la levée du piquet de grève sous astreinte de 10.000 F par infraction constatée. Et il a sollicité le droit de recourir à la force publique pour expulser les grévistes, le cas échéant.

Droit d’EDF à disposer de son chantier ? Avocat des grévistes, M^e Gaston a préféré se placer sur le terrain du droit des salariés d’EGI et de GTM a bénéficier des dispositions de la convention collective du bâtiment et des travaux publics, précisant que ses clients tentent depuis le mois de février d’obtenir un alignement de leurs primes de déplacement sur les grilles nationales. Rappel accompagné d’une ouverture « pour essayer de trouver une solution » au conflit : la levée des piquets de grève contre la reprise des négociations.

Le responsable de production d’EGI a accepté le principe. Le délégué EDF à l’aménagement de la centrale, M. Jean-Pierre Viou s’est engagé à en faciliter le processus dans les meilleurs délais. Accord dont le vice-président Sabron a pris acte et qui est entré en application dès 17 heures à Civaux. Tout dépend désormais de l’issue des négociations entamées hier soir.

Alain Defaye

Photo : L’intervention du bâtonnier Priollaud, pour E.D.F., et de M^e Gaston (notre photo), pour les grévistes, a permis de renouer les fils du dialogue social sur le chantier