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Journée de négociation infructueuse hier aux Fonderies du Poitou. Malgré de nouvelles propositions de la direction, la grève devrait continuer

On s’attendait à une possible issue dans le conflit qui a éclaté lundi aux Fonderies du Poitou, il semblerait que l’on soit entré hier dans une impasse. En effet, à l’issue de la décision des syndicats de lever le blocus mis en place lundi devant l’usine, chacun s’est retrouvé hier matin dès 9 heures devant la table des négociations. Les quatre syndicats ouvriers - CGT, FO, CFDT et UDP - face au directeur du personnel, M. Blanchet, et à l’inspecteur du travail, M. Pouzet.

Plusieurs heures après, chacun dressait un constat d’échec, malgré de nouvelles propositions faites par la direction, et que rappelait hier Jean-Claude Crouet, le P-DG des Fonderies du Poitou : « Nous proposons une augmentation en avril de 130 F et de 70 F sur le complément mensuel ouvrier ; en juin, une prime de 1.200 F et une augmentation de 30 F sur le complément mensuel ; en octobre, une augmentation de 85 F. A ces mesures s’ajoutent une augmentation de 45 F de la prime d’ancienneté et de 85 F en individuel ». Jean-Claude Crouet concluait : « Cela fait au total 545 F d’augmentation, soit + 6,3 % ».

Visiblement, les syndicats n’avaient pas sorti la même calculatrice hier, puisqu’ils maintenaient leur revendication essentielle : 500 F d’augmentation immédiate et sur tous les salaires. La différence tient en effet à cette nuance… de taille. Les grévistes (au nombre de deux cents encore dénombrés hier), refusent en effet de prendre en compte les augmentations individuelles et les primes. Refus d’autant plus catégoriques que, selon la CGT, « la direction des Fonderies a menacé le personnel de reprendre les procédures de référé à l’encontre de certains membres du personnel, lesquelles avaient été abandonnées mercredi. Plus que de nous faire peur, cela décuple la motivation du personnel pour l’aboutissement de nos revendications ».

Ce qu’a clamé très fort hier une délégation de grévistes qui a défilé en centre-ville, faisant halte devant la sous-préfecture, avant de rejoindre l’usine où auront lieu de nouvelles assemblées générales avec les équipes de nuit et du matin. Sachant que la poursuite de la grève encore aujourd’hui ne fait guère de doute.

Jean-Philippe Bois

Photo : Une partie des grévistes a manifesté en centre-ville hier après-midi