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Après un vote pour la reprise du travail, auquel les grévistes n’ont pas participé, la grève est arrêtée

Lundi soir, les grévistes ont décidé de poursuivre leur mouvement à l’usine Michelin, par 118 voix pour et 52 contre. Mais mardi midi, la direction a demandé un vote de tout le personnel. Les 170 grévistes ont refusé d’y participer et sur les 700 salariés de l’entreprise, seuls 327 ont voté. 249 se sont prononcés pour la reprise du travail, 61 contre et 16 ont déposé un bulletin nul.

Lu par le chef du personnel, le résultat du vote a été applaudi par les non-grévistes tandis que du côté du camion de l’intersyndicale, Eric Rivault, délégué CGT, remerciait « les copains présents », ceux qui, pendant ces huit jours de grève, ont retrouvé « la dignité et la solidarité. L’humour, la camaraderie et la fraternité, Michelin n’arrivera pas à nous les prendre et ne pourra plus avoir envers nous son attitude de mépris ».

Aussitôt après le vote, des camions de transporteurs ont franchi les grilles pour prendre livraison des pneus tandis que plus tard, les grévistes essayaient en vain de bloquer l’arrivée d’un camion de matière première. Pour Francis Martin, secrétaire de l’Union départementale CGT, venu assister au dépouillement du vote, « la lutte continue plus que jamais sur la satisfaction des salaires et des emplois ». Les 77 luttes qui ont rassemblé, en sept mois, près de 30.000 salariés dans le département, sont l’exemple du « ras-le-bol des travailleurs qui, en France, n’ont jamais baissé l’échine trop longtemps ».

Alors qu’hier, le groupe Michelin annonçait des bénéfices de 1,2 milliard pour 1994, l’intersyndicale ne compte pas baisser pas les bras. Si les grévistes reprennent le travail « pour l’instant », ils vont décider d’autres types d’action pour faire aboutir leurs revendications salariales.