1581620/04/1995POITIERS
Après un séjour à Cuba, trois employées du CHU ont fait partager leur enthousiasme pour l’ile des Caraïbes
Quand on a eu le coup de foudre pour Cuba, on ne s’en remet jamais tout à fait. Même si Castro est loin de faire l’unanimité.
D’aucuns le considèrent en effet comme un dictateur mégalomane mais d’autres, en revanche, n’oublient pas qu’avant la révolution cubaine, le régime de Batista avait transformé La Havane en résidence de luxe pour milliardaires américains. Alors que, dans le même temps, le peuple de l’ile mourait de faim. D’où le soutien populaire à la révolution de Castro.
Certes, les temps ont changé. On fait la queue pour un morceau de pain et les étagères des pharmacies sont dégarnies. Le blocus américain fait payer chèrement la dissidence cubaine. N’empêche que dans ce pays prêt à rompre pour ne pas plier, l’illettrisme est pratiquement inexistant. La médecine est gratuite et la mortalité infantile est nettement moins forte que dans les autres pays du tiers monde. Cela génère à travers le monde d’énormes courants de sympathie pour Cuba. Ainsi, des échanges sont périodiquement organisés entre la CGT Poitou-Charentes et les travailleurs cubains de la province de La Havane. C’est dans ce cadre que deux infirmières et une aide soignante du CHU de Poitiers - Pierrette Réau, Sylvette Rougier et Creillia Massé - ont participé en fin d’année dernière (du 27 novembre au 3 décembre) à la première rencontre des dirigeants syndicaux de la santé à la Havane. Non sans emporter quelques médicaments (90 kg).
Dernièrement. à l’occasion d’une soirée cubaine organisée par la CGT du CHU Poitiers, dans les locaux syndicaux, Pierrette Réau et Sylvette Rougier ont présenté un montage diapos et animé un débat pour faire partager leur enthousiasme aux participants.
Évoquant le congrès de La Havane, elles ont parlé des conséquences de la politique européenne néo-libérale sur la santé. Et dénoncé les services privés dans les hôpitaux qui favorisent une privatisation insidieuse.
A propos de la situation cubaine, Pierrette Réau s’insurgea « devant le coût insupportable de l’approvisionnement suite au blocus américain ». Regrettant que dans ce pays où la médecine est gratuite et la recherche remarquable, on pénalise ainsi la population.
« Et je n’ai pas remarqué que c’était un état policier », aoute l’infirmière en insistant sur le rôle social exceptionnel du médecin de famille (un par famille) qui vit au milieu de la population et se livre à un important travail de dépistage.
Après le débat, place fut laissé à la musique et à la cuisine. A la sauce cubaine, évidemment.
Photo : Pierrette Réau et Sylvette Rougier (assises) entourées de leurs amis et collègues lors de la soirée cubaine organisée par la CGT
le 07/04/2025 à 12:54
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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