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Après une troisième journée d'action, les grévistes de l’Équipement ont obtenu des avancées et cessé leur mouvement

Halte, on ne passe pas ! Dès 7 h 30, hier matin, une vingtaine de camionnettes du parc de l’Équipement ont pris position rue Arthur-Ranc à Poitiers, bloquant tout accès au siège de la DDE. Scénario identique devant l’entrée du parc départemental, avenue de la Libération. Selon un représentant de l’intersyndicale FO – CGT – CFDT, plus de cent cinquante personnes participaient au bloquage du site.

Peu après 10 heures, la directrice départementale, Nicole Gontier, a accepté de recevoir une délégation à condition que la rue soit débloquée. Refus unanime des grévistes. Finalement, la réunion de négociation a pu commencer et s’est poursuivie jusqu’à l’heure du déjeuner. Histoire de calmer les appétits, les employés ont installé des barbecues et distribué des saucisses grillées.

« Si la réunion ne donne rien, on continuera », lançait un gréviste qui faisait part des derniers échos d’une négociation, semble-t-il, mal engagée.

Dans leur tract, les syndicats appelaient à la mobilisation pour arrêter l’hémorragie qui frappe le personnel. « Depuis la partition des services voulue par le conseil général, la situation se dégrade chaque jour davantage, tant sur le plan de la sécurité que de la qualité du service. Vingt et une suppressions de postes sont prévues pour les trois prochaines années, dont quinze concernent le parc ».

Sérieuses avancées

Vers 12 h 30, les grévistes apprenaient que les négociations avec la direction avaient échoué et décidaient de durcir le mouvement. « On bloquera la rue toute la journée, toute la nuit et on continuera demain ! », annonçait l’un d'eux, la voix couverte par les coups de pétard qui ont résonné sur le pavé une bonne partie de l’après-midi. Peu après 15 heures, quelques véhicules se sont déplacés vers la préfecture, la rue de Jacques-de-Grailly et le boulevard de Verdun causant de grosses perturbations dans le trafic. Une nouvelle entrevue avec la directrice a débuté à 15 h 30. Cette fois, de sérieuses avancées ont été obtenues : remplacement systématique des mutations et des retraites au parc pour cette année, recrutement d’un agent d’exploitation à l’usine de Montmorillon (à négocier avec le conseil général), embauche d’un ouvrier parc et atelier (OPA) sur le site de Poitiers, garantie de maintenir l’effectif du parc à quarante-trois personnes et paiement des jours de grève.

A l’annonce de ces mesures, certaines divergences n’ont pas manqué d’éclater entre agents du parc et ceux des subdivisions ou même des bureaux, certains « laissés pour compte » estimant que les avancées ne profitaient qu’au personnel du parc. Pour d’autre ce mouvement n’est qu’un départ : « On va attendre d’avoir un ministre de l’Équipement tout neuf, après on verra ! ». A la DDE, le troisième tour social ne fait peut-être que commencer…

Lionel OGER.

Photo : Impossible de franchir le barrage dressé hier matin par les grévistes de l’Équipement, rue Arthur-Ranc à Poitiers