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1586430/05/1995POITIERS

CHALONS : POLÉMIQUE SUR FOND D’ÉLECTIONS

Jean-Yves Chamard propose de vouer le site poitevin des Châlons aux loisirs. La CGT lui reproche de faire peu de cas des malades

Transformer l’hôpital psychiatrique de Châlons en grand centre de loisirs ? Candidat à la succession de Jacques Santrot, à Poitiers, et par ailleurs président du centre hospitalier spécialisé de la Vienne (CHSV), Jean-Yves Chamard le propose aux Poitevins dans le cadre de sa campagne pour les municipales. Mais la section CGT de l’établissement estime qu’il va un peu vite en besogne : « Il y a cent quarante malades à Châlons. Et il y en aura cent quatre-vingts dans les jours qui viennent avec la réouverture d’un service qui avait été fermé voici deux ans.

Les secrétaires du syndicat, Michel Rogeon et Dominique Rochais, affirment en effet que la fermeture annoncée de Châlons - elle est prévue pour 1997 - et la prise en charge des malades dans des petites structures indépendantes du CHSV aura de lourdes conséquences : « Nous sommes contre une psychiatrie asilaire et pour une psychiatrie plus humaine. Mais là, on tombe dans l’excès inverse. On va mettre des gens qui présentent des pathologies dans des structures sociales ! On peut avoir des pratiques beaucoup plus asilaires dans des locaux tout neufs si on n’a pas le personnel compétent et les moyens nécessaires... ».

Restructuration « à la hussarde »

 

La CGT entend dénoncer les effets de cette restructuration « à la hussarde » : « Elle ne se traduit pas par une amélioration de la prise en charge des patients. Depuis qu’elle est engagée, on ouvre, on ferme, on déménage les malades, on en ramène d’autres... ». Le syndicat en conteste également l’esprit : « C’est la course à la réduction de la durée moyenne de séjour. Il y a des gens qui sortent rapidement mais qui reviennent. Le turn-over est important ».

Michel Rogeon souligne également les conséquences des suppressions de lits sur l’emploi : « Depuis le début de la restructuration, une centaine de postes ont été supprimés ou gelés ».

Besoins des malades, politique de recrutement : autant de revendications reprises dans une pétition qui circule actuellement au CHSV. Ses auteurs exigent l’arrêt des suppressions de lits et de postes, le maintien de l’intégrité du CHSV et l’embauche de personnel « pour les services existants et toutes les créations de structures supplémentaires ».

Ils se défendent toutefois de « s’immiscer dans la campagne électorale » et justifient leur « coup de colère » par l’importance des enjeux pour les patients et pour le personnel du CHSV : « Comment spéculer ainsi sur l’avenir d’un hôpital public alors qu’environ cent cinquante personnes y sont aujourd’hui hospitalisées, souvent dans des situations difficiles. Rien n’existe pour l’accueil de ces personnes. Et si l’heure est aux projets, vaudrait mieux - dans l’ordre - penser à cela ».

 

le 20/04/2025 à 10:53

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

spécialisé, restructuration, politique

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