1591812/08/1995CIVRAY
Des employés de l’association “Imagine” ne sont pas payés depuis mai. L’inspection du travail enquête.
Que se passe-t-il au sein de l’association Imagine créée il y a un peu plus de deux ans à Civray ? Cinq des sept salariés ne sont pas payés depuis le mois de mai et sont allés demander conseil auprès de l’Union locale CGT. Le syndicat en profite pour dénoncer l’association qui « confond les modes de fonctionnement d’une association et d’une entreprise privée. Elle embauche des jeunes, n’hésite pas à licencier et parallèlement à réembaucher ».
Il est vrai qu’Imagine a pris une réelle ampleur. Il y a deux ans, son créateur Pascal Texier, céréalier à Savigné désireux de se diversifier, reprend la gestion du cinéma Le Paris à Civray. Il investit beaucoup d’argent pour le remettre en état et réussit à attirer le public. De l’image diffusée à l’image reproduite, l’association franchit le pas en ouvrant ensuite un magasin de reprographie, photocopies couleur, mise en page et conception graphique place Gambetta, dans l’ancienne pharmacie. Là encore des fonds substantiels sont nécessaires pour créer des bureaux dont une partie sert de siège social et l’autre est sous-louée.
« On régularise »
C'est ensuite l’édition du journal « Libertis ». Une publication bimensuelle, gratuite dans un premier temps, donnant le calendrier des manifestations sur le pays Ruffecois, la Charente-Limousine, les pays Mellois et Civraisien, éditée à 40.000 exemplaires et imprimée par les éditions La Péruse de Ruffec, en Charente. Dotée de correspondants cantonaux, le journal débute en juillet 1994 mais s’arrête en juin dernier. En début d’année, Imagine ouvre un magasin de vente et de location de cassette vidéo.
Pour ces différentes activités. Pascal Texier a bien sûr embauché. Des jeunes essentiellement, en contrat à durée déterminé, contrat emploi solidarité ou de retour à l’emploi (formules qui bénéficient d’aides des pouvoirs publics) et qui ont été jusqu’à une quinzaine. Mais depuis mai, donc, certains attendent leur paie et la CGT a alerté l’inspection du travail. Celle-ci, tenue au secret professionnel, confirme cependant qu’une enquête est effectivement en cours.
Pourquoi ce non-paiement des salaires ? Pascal Texier argue de difficultés financières passagères dues à la défection de clients importants « qui nous ont fait faux bond » et contre lesquels il a engagé des procédures judiciaires de recouvrement. Tout en reconnaissant l’absence de salaires, il assure que « la situation se régularise. Les paies de mai et juin sont versées et celles de juillet se terminent. On rattrape notre retard » explique celui qui est trésorier général d’Imagine, chargé du suivi économique, et qui réfute les rumeurs sur la transformation de l’association en SARL. Un magasin de programmation assistée par ordinateur a bien été ouvert à Vivonne, mais il dépend toujours d’Imagine. Et si Pascal Texier « favorise l’émergence de sociétés qui ont trait à l'image et reprennent tout ou partie du personnel qui a quitté l’association - contrats terminés et deux licenciés - » Imagine n’est pas concernée. Quant à la boutique de la place Gambetta, si elle est actuellement vide « c’est pour travaux d’étanchéité ». Le créateur se veut rassurant. Les salariés eux, n’attendent que leur dû.
Odile Moniot avec J-L Mestivier
le 22/04/2025 à 09:33
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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