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1592011/05/1890CHATELLERAULT

LE PÉTITIONNEMENT

Nous rappelons aux ouvriers et ouvrières de toutes les industries, ainsi qu’aux employés hommes et femmes du commerce et de la bureaucratie que des listes de pétition en faveur de la FIXATION LÉGALE DE LA JOURNÉE DE TRAVAIL A HUIT HEURES sont à leur disposition, au bureau du journal, 9 rue Colbert, de 8 heures du matin à 9 heures du soir. Nous rappelons en outre, aux travailleurs que des listes de pétition ont été adressées à toutes les Chambres syndicales, à tous les groupes et cercles d’études sociales de la région et que ces listes sont à leur disposition.

Ceci dit, examinons le caractère et le but de ce pétitionnement en prouvant aux travailleurs qu’ils n’ont absolument rien à craindre en apposant leur signature sur une liste de pétition.

Pour employer une expression consacrée ; disons tout d’abord que le système de pétitionnement est un moyen légal recommandé par les hommes de gouvernement qui n’ont jamais manqué de le recommander aux travailleurs en leur disant : Pourquoi manifester dans la rue, troubler l’ordre et vous exposer à être victimes. Vous êtes en République, vous avez des représentants à l’Assemblée nationale ; or, dressez les cahiers de vos revendications et ils s’en feront les interprètes à la Chambre.

Il est vrai qu’ils n’en ont jamais rien fait, sauf les députés du Parti ouvrier, mais enfin, ils se servent de cet argument pour condamner à l’avance les manifestations bruyantes.

Toujours est-il que les travailleurs n’ont absolument rien à craindre en signant les listes de pétition. Premièrement, parce que ce ne sont pas des listes de proscription qu’on dresse, attendu qu’on comptera les signatures sans prendre note des noms. Deuxièmement, parce que ces listes ne seront remises et confiées qu’aux députés du Parti ouvrier.

Or, pour que nos députés soient forts, sûrs d’eux ; pour qu’ils puissent dire à la tribune de l’Assemblée : Nous parlons ici au nom de la France ouvrière, il faut que ces listes de pétition soient couvertes de signatures d’hommes de l’atelier, de l’usine, de la manufacture, des mines et des ardoisières ; d’ouvrières victimes de la mauvaise organisation du travail, d’employés hommes et femmes qui travaillent des quinze et seize heures dans les maisons de commerce, pour des appointements mensuels qui les condamnent à toutes les privations.

Si, au contraire, n’ayant pas manifesté le 1er mai, les ouvriers s’abstiennent de pétitionner, les députés ouvriers seront sans force pour revendiquer les droits des travailleurs, et les législateurs agiront en conséquence.

 

 

le 25/04/2025 à 10:02

Source : l'Eclaireur de la Vienne

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