1594609/09/1995POITIERS
Pour la CGT, compte tenu d'une situation économique qu’elle juge catastrophique, la rentrée sociale devra être offensive. Et unitaire.
La fracture est insupportable ! Cette rentrée 1995 est marquée essentiellement par une aspiration forte et un besoin de changements profonds dans les domaines économiques et sociaux. En lisant l’entête du prochain tract syndical à diffuser dans la Vienne, Francis Martin, secrétaire général de l’UD CGT, donne le ton de la conférence de presse qu’il a animée hier après-midi. En insistant sur la nécessité d’une mobilisation unitaire pour favoriser une rentrée sociale offensive, seul moyen, selon lui de remettre les pendules à l’heure en matière d’égalité : « Il y a urgence à faire monter les exigences des salariés, car les aspirations sont fortes mais les inquiétudes aussi ».
Contrats non renouvelés au Futuroscope
Et de citer à partir de situations sociales concrètes comme Duvivier, Imagine et la laiterie de Saint-Saviol, le paradoxe d’un patronat qui assène des chiffres de créations d’emplois – avec un gouvernement qui surenchérit - alors que dans la réalité les inscriptions à l’ASSEDIC augmentent vertigineusement. « Entre le non renouvellement de contrats à durée déterminée au futuroscope et la débauche des saisonniers, il y a eu mardi 369 inscriptions nouvelles de demandeurs d’emplois. Et autant le lendemain » précise Francis Martin qui en profite pour déplorer les conditions d’accueil des chômeurs reçus à plus de 500 dans un local inadapté. Avec des gens qui arrivent à 11 heures et repartent à 16 h, leur enfant sous le bras.
Face à la politique patronale que la CGT juge plus dure que jamais avec des exigences sans précédent quant à la rentabilité et la recherche de productivité, le syndicat entend mener un combat sur tous les fronts. Rencontres avec les demandeurs d’emploi, discussions dans les entreprises, manifestations publiques. Avec un rendez-vous phare : le déplacement à Limoges (le 12 septembre prochain) pour le centenaire de la CGT qui a vu le jour dans cette ville le 27 septembre 1895. Un départ en car est prévu depuis les arènes de Poitiers. « Ce grand rassemblement devrait créer une sensibilisation de l’opinion allant dans le sens de notre combat » ajoutait le secrétaire général avant d’insister sur la nécessité d’une unité d’action intersyndicale. A l’image de ce qui a été fait pour les pré-retraites (avec 40 années de cotisations) et qui a porté ses fruits puisque cette innovation devrait permettre de créer 100.000 emplois pour les jeunes.
« On lutte ou on crève ». La formule de M. Viot, secrétaire départemental démontre la détermination cégétiste qui va aussi orienter son combat sur les prélèvements supplémentaires.
Vigilance aussi au futuroscope et dans l’automobile sans oublier l’enseignement qu’un autre secrétaire syndical, M. Mazière, juge catastrophique : « La dernière rentrée est alarmante avec une centaine de maîtres auxiliaires mis sur la touche, alors que les effectifs des classes sont de plus en plus lourds. Sans parler des titulaires académiques qui perturbent le statut de la fonction publique ».
Pour Francis Martin le constat est clair : « Plus on donne aux patrons moins ils mènent une politique sociale ». La CGT veut se battre pour une autre stratégie. Pour cela elle est prête à remettre en question certaines de ses formes d’action. Sans renier ses bases, elle veut faire appel à toutes les imaginations. Et devenir plus attrayante et plus motivante, surtout au niveau des jeunes. Un mea culpa qui traduit bien une volonté d’ouverture.
J F
• Pour aller au meeting de Limoges avec Louis Viannet, mardi 12 septembre, des cars sont prévus au départ de la Vienne. Les personnes intéressées peuvent s’inscrire dans les Unions locales ou à l’Union départementale de la CGT.
le 28/04/2025 à 17:58
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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