1598913/10/1995VIENNE
Réélection confortable, hier, de Claude Roulleau, sans adversaire, à la tête d'un conseil de soixante-cinq membres désignés pour cinq ans
Président sortant du conseil économique et social de Poitou-Charentes, le Deux-sèvrien Claude Roulleau était seul candidat, hier, à sa propre succession. Comme nous le pressentions dans notre édition de mercredi, il a retrouvé, sans difficulté, une fonction qu’il assume depuis 1982, avec 54 voix. La CGT a juste posé un bémol en forme de vote blanc. Une manière courtoise d’apprécier « le bon travail réalisé ». Une façon nette aussi de marquer ses distances et de « regretter » que la tête soit monopolisée « depuis le début » par un « candidat du CNPF », comme elle dit aujourd’hui pour parler du patronat d’hier.
La CGT qui pousse le conseil économique et social à « plus d’indépendance et de souveraineté », plaide en faveur d’une présidence tournante qui ouvrirait alors ses chances à « un représentant du monde du travail ».
C’est que, au sein de cette assemblée beaucoup plus consensuelle qu’il n’y paraît, rien n’agace plus le conseil économique et social que de passer pour une institution carbone, une « assemblée politique bis ».
Soupape de sûreté de la démocratie régionale, le CES vit parfois douloureusement sa vocation d’assemblée consultative désignée par ses pairs, un peu reléguée dans l’ombre d’un conseil régional élu, véritable puissance exécutive. D’où de fréquents coups de chapeaux respectifs entre Jean-Pierre Raffarin et Claude Rouleau, histoire de marquer les territoires et de cimenter les solidarités par delà les susceptibilités et les querelles de préséance.
Le CES n’est « pas au service » du conseil régional. « Il est son partenaire privilégié mais aussi celui de l’État ». Pour Claude Rouleau, les choses doivent être claires : « Confrontés en permanence au compromis, nous ne sommes pas une assemblée de 65 experts isolés mais 65 représentants de la société civile, mandatés par des organisations.
Le Conseil économique et social, version fin de siècle, comprend 29 nouveaux membres. Il connaît les grandes lignes de sa mission, dessinées par Claude Roulleau : « Force d’analyse et de proposition, notre destin est placé sous le signe de l’épanouissement des hommes, de la solidarité, de la cohésion sociale et culturelle.
Fort de nos différences, qui peut mieux que nous réfléchir, proposer et innover pour sortir des sentiers battus.
Si cela va sans dire, pourquoi cela n’irait-il pas mieux en le disant avant l’an 2.000.
Alain Blanchard
le 12/05/2025 à 18:38
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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