1600320/10/1995POITIERS
Un collectif de soutien « contre les expulsions, pour le droit de vivre en France » s’est reconstitué au printemps dernier sur Poitiers. Il regroupe, en particulier, les organisations Algérie Urgence, l’Appel des Cent, la Convention pour une alternative progressiste, la CGT, la CFDT, le PCF, Citoyens du Monde, le collectif Agir contre le chômage, le CRI, la Ligue des droits de l’Homme, la Ligue communiste révolutionnaire, Ras l’Front, le Manifeste contre le FN, Police et Société, le Mouvement contre le racisme…
Le collectif s’est réuni, hier soir, à la Maison du peuple, à Poitiers, pour faire le point de situations jugées souvent « inqualifiables ». Deux ans après l’application des lois Pasqua sur l’entrée et le séjour des étrangers en France, le collectif déplore « une dégradation importante des droits des étrangers même durablement installés en France ». A ses yeux, la politique menée à l’égard des demandeurs d’asile « sonne le glas de la tradition d’asile de la France. Nous sommes confrontés à des situations de plus en plus dramatiques tant sur le plan matériel que moral ». De fait, des personnes inexpulsables selon la loi (parents d’enfants français, époux étrangers de Français, personnes vivant en France depuis quinze ans, etc.), se retrouvent parfois dans l’impossibilité de travailler, d'avoir un logement, de se soigner ou d’accéder à une formation, « face au refus de la préfecture de leur délivrer un droit de séjour ».
Des « situations aberrantes »
Le collectif va s’adresser aux services de la préfecture et alerter les parlementaires pour revendiquer l’abrogation des lois Pasqua et le respect des droits fondamentaux de « tout être humain : droit de vivre en famille, droit au travail, droit de se marier avec la personne de son choix ». Plusieurs cas très sensibles ont été évoqués, hier soir, lors de la réunion. Celui, par exemple, de M. et Mme Dramé Lansana, domiciliés à Châtellerault. Ils sont parents d’un enfant français et sont aussi inexpulsables.
M. Dramé est entré régulièrement en France en 1986, puis a demandé le statut de réfugié politique qui lui a été refusé.
Cette famille a deux très jeunes enfants. Mais ne pouvant plus payer son loyer, elle est menacée d’expulsion. La Compagnie des Eaux et de l’Ozone lui a coupé l’eau depuis une dizaine de jours. Le collectif qualifie cette situation « d’aberrante et scandaleuse »
• On peut contacter le « Collectif de soutien contre les expulsions » au centre d’animation de Beaulieu, 10, boulevard Savari, 86000 Poitiers.
le 22/05/2025 à 17:38
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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