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Armand Israël et Elie Lévy créent la Société d’équipement médico-dentaire, pour sauver Gallus et élargir son champ d’action

Hier matin, les salariés de Gallus Mouyen Concept se sont réunis dans le hall de l’usine… Un souhait, rencontrer ceux qui avaient été désignés la veille comme repreneurs de la société en perdition, pour obtenir des renseignements sur les conditions de redémarrage. Une démarche logique, de la part d’un personnel pris depuis plusieurs mois dans le tourbillon d’un méchant accident industriel.

Le duo de repreneurs était sur le « pont » depuis le matin, multipliant les contacts, prenant ses « marques » dans une unité de production silencieuse, frappée par la liquidation judiciaire. Qui sont donc ces candidats au renflouement d’une entreprise de très haute technologie, balayée par un contexte difficile, une concurrence âpre et une gestion peut-être « frileuse » ?

Premier acteur, Armand Israël, chirurgien dentiste à Paris mais aussi éditeur de livres d’art, propriétaire d’une galerie réputée dans la capitale et de chevaux de course. Étudiant, M. Israël eut l’occasion de visiter l’entreprise Gallus puis, comme client, a toujours été fidèle à la gamme des matériels fabriqués à Châtellerault. D’entrée, un coup de chapeau au docteur Mouyen : « Un concepteur de génie, très en avance sur son temps qui a élaboré des outils de travail du meilleur niveau ». Quand le praticien parisien a appris que Gallus était en danger de mort il décida sur un « coup de cœur » de réagir et se tourna vers un ami de vingt ans, Elie Lévy, deuxième acteur de la reprise. Homme de presse qui a fait ses débuts chez Hachette, ce dernier fut directeur de publicité chez Edimonde, professeur de marketing en université, conseil en gestion et se trouve actuellement à la tête de deux imprimeries. Explications de M. Lévy : « Lorsqu’Armand Israël m’a mis au courant de ses intentions, j’ai aussitôt accepté de me joindre à lui, car nous avons une vue commune des choses. Il s’agit avant tout d’entreprendre dans cette société, une vaste démarche de marketing qui s’appliquera dans le domaine de la conception du produit, du marché, du prix, de la distribution et de la communication. Je peux d’ores et déjà annoncer une baisse du prix de vente du matériel produit à Châtellerault, de l’ordre de 20 %, qui rendra la démarche commerciale plus facile, en France et à l'étranger, face à une concurrence qui n’a pas à proposer un système aussi performant. Sur le territoire national, exercent 35.000 chirurgiens dentistes qui changent l’équipement de leur cabinet en moyenne tous les dix-sept ans ; à nous de faire baisser cette moyenne !

Armand Israël et Elie Lévy ont d’autres intentions : à la tête de la toute nouvelle société d’équipement médico-dentaire, ils entendent engager des démarches de reconstruction de la filière dentaire française, en établissant des contacts avec les entreprises du même secteur. En ce qui concerne Gallus, la priorité est donnée à la refonte des circuits de distribution. Décision est prise dès maintenant d’assurer l’installation et le service après-vente des matériels « made in Châtellerault ».

L’avenir ? Armand Israël : « Nous allons embaucher treize personnes immédiatement, puis trois dans la foulée (NDLR : 43 salariés au moment du dépôt de bilan), mais notre volonté de diversifier la gamme des produits, notamment en direction des kinésithérapeutes et des médecins généralistes, nous permet d’envisager selon un calendrier pour l’instant non défini, de retrouver l’effectif de départ ».

Une précision qui a son importance : le docteur Mouyen aura un rôle d’intervenant extérieur, faisant bénéficier de son savoir-faire, le navire Gallus « remotorisé ».

Patrick Gonin

Photo : Armand Israël et Elie Lévy