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Les personnels hospitaliers ont profité de la visite du ministre de la Santé pour manifester leur colère

« Hubert, entends-tu ? Les hospitaliers sont dans la rue ! ». Les quelque soixante manifestants irréductibles qui ont attendu vendredi soir la sortie du ministre de la Santé auront été récompensés brièvement de leur longue patience. Seulement quelques pas avant de s'engouffrer dans une voiture officielle. Un instant aussitôt mis à profit pour lancer les ultimes huées et agiter les banderoles. Une heure et demie auparavant, ils étaient près de 250 à s'être regroupés devant l’école d’infirmières de la Milétrie : des militants CGT, FO et CFDT, la coordination infirmières du CHU de Poitiers et même un car venu tout spécialement de Charente,

Parmi les critiques des personnels hospitaliers, on peut citer l’augmentation de 27 % du forfait hospitalier et ses conséquences, « une réduction de la couverture sociale et une accentuation de l’exclusion d’accès aux soins », la limitation à 2,10 % du taux directeur de l’évolution des dépenses hospitalières en 1996, les suppressions de postes qui ont obligé le CHU à développer une politique de précarisation de l’emploi en ayant recours à plus de 300 CES et 500 contractuels et enfin les suppressions de lits (239 lits en 1993, 54 prévus en 1996 et 35 gelés). Les infirmiers de Châtellerault en ont profité pour réclamer un hôpital neuf. Ils ont remis au directeur de cabinet du ministre les originaux des 10.000 signatures d’une pétition. « On bosse comme des dingues dans des conditions qui ne sont même pas conformes. Au moindre incident, on risque de fermer l’hôpital » ne décolère pas l’un d’eux. « Ce qui me choque, s’indigne un autre manifestant, c’est qu’il n’y a aucune concertation ».

(…)

Photo : Manifestation dans le calme mais avec ardeur