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1603314/11/1995MONTMORILLON

DUVIVIER : L’OMBRE DES 63 LICENCIEMENTS

Trois des sociétés du groupe Duvivier font l’objet d’un plan de cession alors que cinq autres n’ont pas trouvé de repreneur. La question des licenciements inquiète les salariés.

Comme prévu au terme de l’audience marathon de plus de cinq heures vendredi, le tribunal de commerce de Poitiers a rendu ses décisions hier lundi concernant le devenir des sociétés du groupe Duvivier. Le groupe, placé en redressement judiciaire avec poursuite d’activité depuis le 16 juin 1995, en sait désormais un peu plus sur son avenir. En attendant de le connaître, les dix-sept chauffeurs de camions de Duvivier avaient préalablement entamé une grève hier matin suivie par l’ensemble du personnel. Une poignée d’entre eux est allée ensuite assister à l’audience hier après-midi.

La société « Jovis développement », la SARL « Chassat et fils ». « Amarande », « Amandine », « Duvivier équipements » sont autorisés à reprendre leur activité jusqu’au 12 janvier 1996. Ce qui traduit l’absence de tout repreneur.

Les trois autres sociétés font l’objet d'un plan de cession qui prend effet dès le 20 novembre. La SA « Matelas Duvivier » et la SARL « Ameline » sont cédées au profit de la SA « Literie Duvivier » en cours de formation, la SA « Canapés Duvivier » au profit de la SA « Sièges contemporains » en cours de formation.

Après avoir écouté religieusement les décisions du tribunal, c’est l'incompréhension qui dominait chez les vingt-cinq salariés des matelas et des canapés venus spécialement.

« Trop de licenciements »

Dans la salle des pas perdus, Joseph Rousseau, délégué CFDT, est alors passé à une nécessaire explication de texte. « La SA Duvivier a été montée pour conserver la marque, mais derrière, pas de doute, c’est la société « On rêve » (1) et Michel Doucet...

Le premier plan de « On rêve » était plutôt acceptable mais le second n'est pas vraiment satisfaisant à cause des pertes d’emplois. Il va falloir faire remonter le chiffre. Mardi (NDLR aujourd’hui) nous allons rencontrer sur le site de Joussé, Michel Doucet. Les négociations vont bien sûr porter sur le nombre d’emplois », a prévenu le délégué CFDT pour qui la perte de 51 emplois sur les 173 de l’activité matelas est inacceptable. Perte à laquelle il faut ajouter les 12 emplois sur les 54 de la branche canapés reprise par M. Leruste, l’ancien directeur général de la SA « Canapés Duvivier ».

Joseph Rousseau, accompagné de la délégation, a ensuite gagné le site de Joussé qui abrite le siège de l’entreprise pour informer les salariés en grève de la décision. A cette annonce, Jean-Jacques Guérin, le secrétaire départemental du PCF présent sur place, a déclaré : « une nouvelle fois, ce sont les salariés qui font les frais du dépeçage d’une entreprise familiale... ».

La grève a été reconduite jusqu’à ce matin mais les camions et les véhicules bloquant l’entrée ont été évacués.

Des négociations serrées pourraient en effet débuter dans la journée.

Jean-Jacques Allevi.

(1) « On rêve » est une marque de l’entreprise Mafta fabriquant des matelas et installée à Mortagne-sur-Sèvres (Vendée).

 

 

le 24/05/2025 à 09:49

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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