« Retour

1608202/12/1995POITIERS

LES CHEMINOTS METTENT LA PRESSION

Les assemblées générales se suivent et se ressemblent. La grève a de nouveau été reconduite hier à la SNCF

Les cheminots ne lâchent pas le morceau. A une écrasante majorité, ils ont voté hier la poursuite de la grève. Le même scénario se reproduit depuis maintenant huit jours et on ne voit pas comment la situation pourrait s’inverser. C’est même tout le contraire qui est en train de se passer avec un vent du mécontentement qui souffle à plein.

Dans la journée d’hier, la CGT a multiplié les actions d’envergure. Les cheminots ont d’abord occupé le dépôt des machines avant de se rendre devant la mairie de Poitiers. Là, ils ont installé sur plusieurs mètres une vraie ligne de chemin de fer avec des traverses en bois à moitié pourries. « La ligne Poitiers-Limoges est dans le même état, explique l’un d’eux. Si on ne la change pas, on va droit vers la suppression de la ligne.

Tous continuent de réclamer avec la dernière énergie l’annulation du plan de réforme de la Sécurité sociale. « La paralysie du trafic est inadmissible, mais ce qui est encore plus inadmissible, c’est que le gouvernement et la direction de la SNCF refusent actuellement toute négociation » poursuit le même cheminot.

Sur une large banderole, on peut lire : « Non à la restructuration, oui à un vrai service ». Les cheminots pique-niquent sur la place d’Armes à Poitiers en attendant qu’une délégation soit reçue en début d’après-midi par le maire adjoint, Maurice Monange. Celui-ci, sans se prononcer sur le fond du plan, émet toutefois de vives réserves sur la méthode du gouvernement. « Il est urgent d’entamer le dialogue ». Une seconde délégation est ensuite reçue un peu plus tard e conseil régional. Les cheminots se réuniront demain matin pour une nouvelle assemblée générale.

Par ailleurs, un comité de soutien aux cheminots en lutte a été mis en place. Ils appellent à la solidarité et ont ouvert un compte à la Caisse d’Épargne : n° 04920085732.

Les raisons de la colère

Les cheminots CGT sont particulièrement inquiets pour leur retraite. Ils refusent que la durée des cotisations soit portée de 37,5 ans à 40 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Ils craignent que les pensions soient calculées non plus sur une référence des six derniers mois mais sur les vingt-cinq dernières années. Ainsi, ils pourraient partir à 50 ou 55 ans mais avec des pensions amputées de 1.000 F à 2.000

Ils justifient les acquis par la vie éprouvante qu’ils mènent : « service public, continuité de service, astreintes, conditions de travail, productivité augmentée de 30% en dix ans ». Ils font remarquer que la fatigue du cheminot est démontée par des études scientifiques.

D’autre part, ils veulent rétablir la vérité. « A la SNCF, ce sont les cheminots avec leurs cotisations et celles à charges de l’employeur qui paient leur régime de retraite. La contribution de l’État ne sert qu’à compenser le déséquilibre démographique ».

Enfin ils soulignent que l’État n’a cessé de se désengager dans les charges de retraire de la SNCF.

Photo : Les cheminots multiplient les actions contre le plan Juppé

 

 

le 26/05/2025 à 13:15

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

grève, retraite, service public, manifestation, délégation

« Retour

Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org

Site UD 86 - Espace militants - Espace formation