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La manifestation d’hier qui a réuni 7.000 personnes a vu pour la première fois la participation notable de salariés du secteur privé. Fort de leur mobilisation, les syndicats appellent à une nouvelle journée d’action jeudi après-midi.

La première vague de froid qui s’est abattue hier sur la région n’a pas entamé l’ardeur combative des mécontents qui se sont retrouvés mardi à partir de 17 heures sur la place d’Armes de Poitiers. Environ 7.000 manifestants (1) avaient répondu à l’appel lancé par FO, la CGT, la FSU et le SGEN-CFDT afin d’exiger « le retrait du plan Juppé, le maintien de la protection fondée sur le salaire différé, le rétablissement du droit à la retraite à taux plein après 37,5 annuités pour les salariés du privé et calculée sur les dix meilleures années ».

Symboliquement à 17 h 30, ce sont les cheminots poitevins et châtelleraudais qui ont entamé le défilé qui a serpenté dans le centre-ville jusqu’à la gare, alors que les étudiants, faiblement représentés, fermaient le cortège immédiatement avant les véhicules de l’Équipement tout gyrophares allumés. Pour la première fois, saisissant peut-être l’opportunité de l’horaire de la manifestation, des salariés de plusieurs entreprises privées s’étaient joints au cortège. Ainsi, des salariés de Michelin et des métallos de Schlumberger se sont retrouvés aux côtés des salariés du secteur public, postiers, pompiers, agents hospitaliers, agents des impôts, employés de la banque, de France, électricien et gaziers d’EDF-GDF, agents de France Télécom, enseignants, personnel de l’INSEE. Les employés communaux de Poitiers et les salariés de l'Équipement avaient également rejoint le mouvement (lire par ailleurs).

Les cornes de brume, les pétards, les concerts de sifflet ont, comme lors des précédents défilés, créé un joyeux brouhaha d’où surgissaient régulièrement des slogans scandés ou chantés contre le plan du Premier ministre.

Emmitouflés, les manifestants ont terminé leur parcours, autre symbole, devant la gare où, juché sur une camionnette, Bernard Viot, secrétaire de l’Union départementale CGT a prononcé le discours de clôture à 18 h 50. Devant une forêt de drapeaux, des banderoles et de pancartes, le responsable CGT a lu à la foule un message rédigé par des syndicats organisateurs : « Au cœur de cette lutte se trouvent posées les questions de l’emploi, des salaires, de la protection sociale, des garanties collectives, des statuts. Il y a urgence à généraliser les grèves, à se rassembler et agir dans l’unité la plus large pour la satisfaction des revendications de chacun et de tous ». Une intervention calée pour permettre quelques minutes plus tard à Alain Barreau, secrétaire départemental de FO de s’exprimer sur place en direct dans le journal régional de France 3.

Les deux leaders syndicaux ont en outre annoncé la poursuite de la grève et indiqué qu’une nouvelle manifestation aurait lieu à Poitiers jeudi à 14 h 30 à la Porte de Paris. Les deux responsables comptent bien exporter la grève et mobilisation dans le secteur privé. « La réussite du mouvement et le retrait du plan Juppé sont liés au ralliement du secteur privé » a reconnu Alain Barreau.

Jean-Jacques Allevi

(1) 10.000 manifestants selon les organisateurs et 5.000 selon la police

Des mots et des chiffres

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EDF-GDF – A l’appel des syndicats CGT, FO, GNC, l’assemblée générale des agents a demandé que les baisses de production ne se traduisent pas par des coupures pour les usagers domestiques et de faire bénéficier les usagers du tarif de nuit. La direction a refusé des deux propositions. Une nouvelle AG aura lieu jeudi à 9 h 30 au siège rue Marcel-Paul à Poitiers.

BANQUE DE FRANCE. - Les organisations syndicales CFDT, CGT, FO, SNA appellent à un mouvement de grève jeudi 7 et vendredi 8 décembre.

CENTRE HOSPITALIER HENRI-LABORIT – LA CGT et F.O. organisent samedi au centre-ville de Poitiers une opération « hôpital dans la rue » où les personnels en grève prendront la tension du public afin de le sensibiliser à ses revendications.

CONFÉDÉRATION FRANÇAISE DE L’ENCADREMENT-CGC - Pour cette centrale syndicale « ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui sont aujourd'hui menacés par la persistance de mouvements sociaux ».

SNCF - Aucun train ne circulera aujourd’hui sur la région Poitou-Charentes. Mardi, 53 % des cheminots étaient en grève. Chez les conducteurs le pourcentage avoisine les 90 % alors que chez les cadres il se situe à 17 %.

LA POSTE – 18 % de postiers étaient en grève hier. Le centre de tri Poitiers-Biard, où 85 % du personnel n’a pas travaillé, est bloqué. Aux guichets de ta Vienne, la grève est suivie à 7 %. Côté distribution, 15 % des préposés sont en grève. La direction faisait cependant savoir hier soir que le centre de tri devrait fonctionner de nouveau normalement

FRANCE TELECOM – 54 % du personnel a fait grève mardi dans la région.

IMPÔTS – 33 % des agents de la région ont suivi le mouvement mardi.

Photo : La manifestation a débuté place d’Armes et s’est terminée symboliquement à la gare de Poitiers