1609807/12/1995POITIERS
Le mouvement prend encore de l’ampleur et les appels fusent de partout pour la manifestation unitaire de cet après-midi. A 14 h 30, Porte-de-Paris.
Rien ne va plus ! Aussi bien dans le secteur public que dans le privé, on a pris le train des cheminots en marche. Si l’on peut dire, sachant que, mis à part la locomotive du marchand de marrons de la rue Gambetta, les trains sont tous à l'arrêt. Et la situation ne se débloque pas, ainsi que l’a révélé l’assemblée générale des cheminots, qui, hier, tout en enregistrant une augmentation du personnel en grève, a voté la reconduction du mouvement par 140 voix (un non et 22 abstentions).
Durcissement à l’Équipement également où, hier, un piquet de grève unitaire (CGT-CFDT-FO) barrait la rue Arhur-Ranc, tandis qu’une opération escargot était organisée en ville.
Côté université, à défaut de pouvoir tenir hier leur assemblée générale quotidienne, les étudiants de la coordination maintiennent le mouvement et appellent à participer à la manifestation unitaire organisée cet après-midi à 14 h 30 à la Porte-de-de Paris. Ils ne sont pas les seuls. Les invitations à ce grand rassemblement continuent d’arriver de partout. Aussi bien du secteur public que du privé.
Même les pompiers sont entrés dans le mouvement. Le syndicat départemental CGT de la Vienne des sapeurs-pompiers professionnels a lancé mardi un mot d’ordre de grève reconductible. Si les interventions de secours sont assurées, en revanche, une grève administrative totale est lancée. Outre leur opposition à la réforme de la Sécurité sociale et des retraites, les grévistes dénoncent la nouvelle organisation territoriale.
Les pompiers de Poitiers ont manifesté, barrant la route de la caserne (de 16 h 30 à 18 h) et allumant des pneus en guise de feux de protestation.
Enfin notons que des problèmes d’approvisionnement commencent à se poser. Ainsi hier, au dépôt de carburant « Esso » de Chasseneuil, on était en rupture de stock et on espérait bien un réapprovisionnement rapide.
Mobilisation à l’Éducation nationale
Le SNUIPP (FSU) a tenu, de son côté, une assemblée générale avec des représentants de tout le département. Une centaine de personnes qui ont décidé de s’associer à la manifestation d’aujourd'hui (soit à Poitiers, soit à Châtellerault), et de tenir partout, dès ce matin, des assemblées générales de grévistes quotidiennes, avec charge à chacune de reconduire le mouvement. Ce soir, à l’issue de la manifestation, une nouvelle assemblée générale est prévue, à la maison syndicale FSU.
Réunis en assemblée générale, les personnels ATOSS ET enseignants (syndiqués ou non) du collège Henri-IV, s’associent au mouvement social. Même position, toujours à l’issue d’assemblées générales, du personnel du LP Auguste-Perret, du lycée Louis-Armand. Comme du SGEN-CFDT de la Vienne. Au lycée Louis-Armand, les réunions prévues les 7, 8 et 9 décembre seront décidées dans les jours qui viennent, faire l’objet de toutes les initiatives appropriées pour poursuivre dynamique et favoriser l’ouverture de négociations dans le public comme dans le privé.
A contrario la section CFDT du CHU affirme son désaccord vis à vis de la CFDT nationale quant au plan Juppé sur la Sécurité sociale. Elle exprime son entière solidarité avec les salariés syndiqués ou non, les étudiants, toutes celles et tous ceux qui sont engagés dans des actions exceptionnelles, appelant à participer à toutes les actions combattant la régression sociale.
Hier soir, l’Union départementale CFDT appelait à son tour à participer à la manifestation de cet après-midi.
TERRITORIAUX - « Mobilisation générale » indique un tract co-signé FO et CGT, des fonctionnaires territoriaux de la ville, du district et du CCAS de Poitiers qui exigent le retrait du plan Juppé, l’ouverture de négociations et invite à participer à la manifestation de cet après-midi.
IMPOTS - Réunis en AG, les agents des impôts de la Vienne ont décidé de reconduire la grève en réaffirmant leurs revendications (retrait du plan Juppé, abrogation de la CSG et du RDS, salaire, retraite pour tous à 37,5 annuités, etc.)
MSA, CAF, CPAM, URSSAF – Les syndicats CGT et FO de ces organismes en grève le 5 décembre et qui participeront à la manifestation d’aujourd’hui, ont décidé par vote à bulletin secret d’appeler à la grève cet après-midi et à une heure de débrayage chaque jour à partir de demain vendredi.
LIGUE DES DROITS DE L’HOMME - Elle déclare, entre autres : « Il faut que s’ouvre enfin dans le pays, un grand débat public, loyal et démocratique, sur les enjeux et les modalités d’une réforme de protection sociale et sur l’avenir des services publics ».
LA POSTE - Le centre de tri de Poitiers qui compte 80 % de grévistes a été perturbé hier mais pas bloqué.
SNALC-CSEN – En déclarant refuser s’associer à une « grève fourre-tout », le syndicat national des lycées et collèges, demande le retrait de la clause des 40 annuités.
MG 86 - Le syndicat des médecins généralistes de la Vienne désapprouve l’opposition systématique à toute réforme en indiquant que la Sécurité sociale ne survivra pas si des changements de structures ne sont pas mis en œuvre. Il regrette néanmoins la maladresse du pouvoir politique qui a décidé sans concertation.
IRIS - Les étudiants de l’Institut régional du travail social de Poitiers ont reconduit leur grève jusqu'au vendredi 9 décembre à 9 h.
CNED - Le Centre national d’enseignement à distance (CNED) subit de plein front les problèmes de perturbation du courrier.
EN VRAC - Autres appels à la grève de Radical 86, des personnels de l'inspection académique, de la section FO de l’ASSEDIC, des hospitaliers.
Photo : Même les pompiers avaient allumé les feux de la protestation
le 26/05/2025 à 22:17
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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