1610408/12/1995CHAUVIGNY
La grève a pris un peu plus d’ampleur, hier, à Chauvigny, dans les écoles et au collège, mais aussi à la centrale de Civaux
Le blocage de la centrale nucléaire de Civaux a été total, hier. Seules les personnes d’astreinte chargées de la sécurité ont pu franchir les grilles, hier matin, soit une dizaine en tout sur plus de deux mille.
Aux grévistes d’EDF (Aménagement, Équipement et Production), se sont ajoutés, à l’appel de la CGT dès mercredi d’ailleurs, mais en plus grand nombre, jeudi, des salariés des entreprises privées qui travaillent au chantier de la centrale en construction comme Spie, Delatte-Duvivier, Entreprose, Bocard, le Giec, etc. Des piquets de grève ont été installés aux entrées et ils ont été intraitables, hier, alors que, la veille, ils avaient seulement filtré le personnel et les visiteurs.
Dès l’aube, et malgré la neige, les délégués syndicaux ont pris la parole devant les portes afin de poursuivre leur explication du plan Juppé sur la Sécurité sociale et « ses effets néfastes ». Et, dès 9 heures, une partie des employés regagnaient leur domicile, au vu de la détermination des grévistes et du... mauvais temps. Mais, à Civaux comme ailleurs, il est aisé de remarquer que les grévistes les plus convaincus du bien-fondé de leur mouvement sont ceux dont la paye est la plus basse.
Sur ce chantier, tout nucléaire qu’il soit, certains salariés du privé ne gagnent en effet que quelques francs de plus que le SMIC. Cette arrivée visible du privé dans le conflit constituait donc, hier, l’événement à Civaux.
A 13 heures, comme ils l’avaient fait mardi, les grévistes ont formé un convoi automobile qui a pris, à 30 km/h, la direction de Poitiers et de la Porte de Paris d’où la manifestation devait partir à 14 h 30.
Aujourd’hui, aussi
Les enseignants du collège Gérard-Philipe et le personnel ATOS se sont mis en grève, eux aussi, hier. Le mouvement a été observé par 50 % environ de l’ensemble du personnel. Alors que le mot d’ordre de grève des syndicats, et notamment de la FSU, était mieux suivi dans l’enseignement primaire du canton de Chauvigny : 36 instituteurs étaient en grève sur 56.
Réunis, le matin, salle des Halles, les enseignants locaux ont fait le point du mouvement de grève dans le département, préparé leur participation à la manifestation de Poitiers et mis aux voix la reconduction de la grève, les vendredi 8 et lundi 11 décembre, c’est-à-dire sur plusieurs jours « pour la première fois depuis 1968 », comme le soulignait Hervé Le Roch.
Une majorité devait se dégager pour la reconduction au vendredi (donc aujourd’hui) au collège comme dans les écoles, 46 enseignants votant la poursuite de la grève sur 48 présents. Au collège Gérard-Philippe, une assemblée générale, à 8 h 30 ce matin, devrait confirmer la décision des enseignants.
J-L R.
Photo : A Civaux, les salariés des entreprises privées du chantier sont entrés dans la grève à leur tour
le 26/05/2025 à 22:34
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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