1610909/12/1995POITIERS
A l’initiative de la CFDT, plusieurs syndicats se retrouvent pour la création d’un comité de vigilance sur la réforme de la Sécu
Il n’est pas question de nous aligner sur les comités d’usagers du RPR, mais bien d’affirmer notre souhait de voir la Sécurité sociale se réformer. Pour France Joubert, secrétaire régional de la CFDT, la « vielle dame » qui ne tient debout qu’à force de replâtrage a besoin d’un lifting total. Et les transformations proposées dans le plan Juppé sont, de l’avis de ce disciple de Nicole Notat, des mesures indispensables à un régime de protection sociale adapté et moderne. Un avis partagé par un certain nombre de syndicats et associations que le secrétaire régional de la CFDT s’est proposé de plus ou moins fédérer sous la bannière d’un comité de vigilance de la sécurité sociale. C’est dans cet esprit, avec les partenaires concernés, qu’une conférence de presse a été organisée hier matin à la mutualité. A la tribune, autour de France Joubert, avaient pris place des représentants de la CFTC, de la mutualité, des médecins généralistes, de la FEN et de la FNATH. Le premier couac de ce front unitaire est venu de cette dernière fédération. En effet le représentant des accidentés du travail et handicapés a, d’entrée de jeu, signifié son désaccord et quitté la tribune. Non sans expliquer : « Tout en restant en restant soucieux de réformes concrètes et véritables, nous émettons les plus vives réserves en ce qui concerne les propositions faites en matière de santé et d’assurance maladie. Nous ne cautionnerons donc pas cette initiative ».
Au nom de la CFDT, France Joubert a défendu la position nationale de son syndicat, en rappelant que seule une réforme du type de celle engagée par le gouvernement pouvait être porteuse d’espoir pour l’avenir de la sécu. Et d’insister en indiquant que les propositions du plan Juppé constituent une première victoire pour ceux qui veulent sauver le régime. En déclarant qu’il n’est pas question pour autant d’être le ventre mou de la démocratie. D’où ce comité de vigilance dont l’ambition est d’éliminer la spirale du refus, tout en restant mobilisé quant aux applications par le biais d’un partenariat constructif.
Analyse partagée par le représentant CFTC qui, après avoir dénoncé les erreurs du gouvernement et le ras le bol des Français, n’en conclue pas moins qu’il est nécessaire d’apporter des réformes structurelles au système de santé et d’assurance maladie.
Pour la mutualité, pas question de voler au secours du gouvernement mais volonté d’une réforme de structure. Dans la méfiance : « On est prêt à jouer le jeu sur certains axes, mais nous resterons vigilants sur ces revendications que nous entendons bien défendre dans la négociation ».
Pour les médecins généralistes de la Vienne, il n’y a pas d’alternative à la réforme : « D’aucuns prétendent que le changement structurel amènerait un système à l’anglaise. Cela dit, le statut quo risque de nous plonger dans un système à l’américaine. Ce qui serait pire ».
Enfin la FEN a dénoncé la plateforme fourre-tout des revendications.
Cela dit, il faut bien admettre qu’à partir du moment où des réformes sont proposées tous azimuts et sans négociations, on peut comprendre que les mécontentements ne soient pas tous à l’unisson. D’ailleurs même dans un comité de vigilance comme celui qu’on nous présentait hier matin, qui aurait le front de dire qu’il n’y avait pas de dissonances ?
Jacques Furlan
Photo : A la tribune, des représentants de la CFTC, de la CFDT, de la mutualité, des médecins généralistes et de la FEN
le 29/05/2025 à 16:20
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
Espace Militants v0.3 - UD CGT 86 - http://cgt-ud86.org