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Différentes sur le fond mais comparables sur la forme, les grèves se suivent et finissent par connaitre les mêmes rebondissements judiciaires sur le chantier de la centrale nucléaire de Civaux.

Comme dans nombre des conflits sociaux qui ont déjà perturbé les travaux, EDF et ses sous-traitants ont fini par assigner devant le juge des référés plusieurs des syndicalistes présents sur les piquets de grève qui se succèdent à l’entrée du site, depuis le 4 décembre. Comme à l’habitude, une forte délégation de grévistes a déployé ses banderoles sur les marches du palais de justice de Poitiers, hier matin, pour soutenir les six personnes convoquées au tribunal de grande instance.

Comme il le fait chaque fois, l’avocat d’EDF, M^e Alain Priollaud, a, quant à lui, réaffirmé que la liberté de faire grève n’induit pas pas le droit d’empêcher les non-grévistes de travailler. Il a donc demandé au président du tribunal d'interdire, sous astreinte, les manœuvres visant à entraver la libre circulation des personnes et des biens.

Comme il a coutume de le faire, l’avocat de la défense a pour sa part mis l’accent sur les revendications des grévistes, tout en précisant que leurs actions « ne sont pas téléguidées mais canalisées par les syndicats ». Des actions « ciblées », ponctuelles et qui « n’ont pas pour but d’entraver la libre circulation des personnes et des biens » a souligné M^e Gaston, suggérant une médiation.

Après que chacun s’est exprimé, le président Nollen a privilégié la voie de l’apaisement. Il a pris acte de l’engagement des six personnes concernées par l’assignation de ne pas faire obstacle au travail des non-grévistes et à la circulation des marchandises. Il rendra sa décision dans l’après-midi du jeudi 14 décembre.

Alain Defaye

Photo : Mouvement de soutien massif pour les grévistes sur les marches du palais