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Les cheminots de Poitiers ont voté la reprise du travail pour lundi. Mais la manifestation d’aujourd’hui reste un signe de mobilisation.

“Nous venons d’emporter une grande victoire sur le gouvernement. C’est ce qui nous a décidé à voter la reprise du travail pour lundi matin, sachant toutefois que nous resterons mobilisés pour veiller à ce que ce que nous avons arraché ne nous soit pas repris ».

Alain Noiré, l’un des responsables CGT des cheminots de Potiers, n’a pas l’intention de se laisser endormir par les promesses. Et il entend bien galvaniser ses troupes pour que la mobilisation ne tombe pas. Ce qui a priori semble acquis. On ne sort pas avec insouciance de plus de trois semaines de lutte ! D’ailleurs, la détermination devrait se vérifier dès ce matin, à l’occasion de la grande manifestation unitaire, dont le rassemblement est, rappelons-le, prévu à 10 heures, sur le stade de La Madeleine à Poitiers.

Pour les syndicats, cette manifestation ne doit pas être un baroud d’honneur mais bien la préparation d’un autre combat. La trêve des cheminots pourrait, comme pour les confiseurs, se terminer en même temps que la fin de l’année.

Cheminots contre SERNAM

« Au SERNAM, il y avait trois grévistes sur un personnel de trente-neuf personnes et nous n'avons cependant pas pu travailler. Pendant trois semaines, nos portes ont été bloquées par le piquet de grève. Ce qui a immobilisé nos camions et nos marchandises ». Le directeur de la SERNAM, Christian Sauzot, a exprimé son mécontentement devant le piquet de grève.

D’ailleurs, comme l’entrée n’était pas accessible (ce qu’il a fait constater par huissier), le directeur de la SERNAM avec l’aide de transporteurs, a décidé de bloquer la sortie des voitures des grévistes. En installant une remorque de camion devant le portail.

Alain Noiré a dénoncé cette attitude comme une provocation. La riposte ne s’est pas faite attendre. En signe de représailles, le piquet de grève qui devait être levé après l’assemblée générale a été maintenu jusqu’à 20 heures. Et cela bien que la SERNAM fasse dégager la remorque.

Le responsable CGT a encore tenu à rappeler que, même si le contrat de plan était remis à plat, la pression serait maintenue pour faire plier Juppé. Il a également noté que le bilan de ces vingt-trois jours de grève, au-delà des revendications, avait donné toute sa dimension au mot « solidarité ». Tant chez les cheminots qu’avec tous ceux qui les ont soutenus.

Sachant qu’il faut quarante-huit heures pour ramener la sécurité sur les rails, dès hier après-midi, des équipes procédaient aux vérifications des voies. Le trafic reprendra progressivement à partir de lundi avec environ un train sur quatre, puis deux sur quatre mardi, pour aboutir en milieu de semaine prochaine à une situation qui devrait se normaliser.

J F

• La direction de la SNCF a prévu une information téléphonique aux numéros suivants : informations, réservation, au 36.35.35.35 ; information horaires de reprise du trafic au 05.411.411 (numéro vert en service a partir de lundi 8 heures et ensuite de 6 heures à 23 heures).