1614319/12/1995CHATELLERAULT
Communaux et hospitaliers se sont retrouvés en petit groupe en attendant la manif d’aujourd’hui
La semaine dernière, et alors que le mouvement de grèves et manifestations culminait, les communaux de Châtellerault, agents des différents services de la ville, décidaient à l’appel de leurs trois syndicats réunis, CGT, CFDT et autonomes, un mouvement original consistant à cesser le travail, chaque jour pendant une heure, de 11 h à midi. La première manifestation eut lieu dans la foulée en fin de semaine, avant le grand rassemblement de samedi auquel les salariés de la mairie prirent une part active.
Un nouvel appel était lancé pour ce lundi matin, et, dès 11 heures vinrent stationner sur le boulevard Blossac une vingtaine de véhicules aux couleurs châtelleraudaises, camionnettes et camions grue, voitures et jusqu'à une pelleteuse du plus bel effet ! Après un mot d’un délégué syndical rappelant notamment les deux demandes principales des organisations représentatives, à savoir l’embauche de tous les précaires, CES et autres, ainsi que la réduction du temps de travail hebdomadaire à 35 heures sans perte de salaire, le convoi, suivi par une petite centaine de manifestants, se dirigea vers le centre hospitalier où les attendait une délégation du personnel CGT de l’établissement.
« 60.000 lits en moins »
A l’heure d’une allocution, le rond-point Pincemin se sera découvert une nouvelle utilité, les manifestants s’y installant en toute sécurité. On aura pu entendre le représentant des hospitaliers évoquer le plan Juppé qui, « s’il est appliqué, verra supprimer soixante mille lits, ce qui correspond à cent trente mille emplois pour 1996 ». Et le syndicat d’ajouter : « On nous annonce de restrictions budgétaires sans précédent, ce qui aura des conséquences graves dans l’organisation du travail, avec la flexibilité, la mobilité et la polyvalence, la remise en cause des acquis ».
Rappelant que les salariés de ce secteur « placent la qualité des soins au cœur de leur action », il appelait à la mise en place de mesures concrètes, « contre les dettes patronales, pour la taxation des revenus financiers, l’organisation d’un plan d’urgence pour la titularisation des précaires, CDD, CES et contractuels, la création d’emplois afin de pallier le manque d’effectifs ». Enfin, il demandait l’ouverture immédiate de réelles négociations, ce qui sera aussi probablement le cas de l’intersyndicale qui se réunissait hier soir et devait décider des modalités d’actions à venir et du déroulement de la manifestation de ce mardi.
Claude Aumon
Photo : Le rond-point Pincemin s’est trouvé une utilité
le 01/06/2025 à 11:20
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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