1614420/12/1995POITIERS
L’unité syndicale n’est plus de mise, dans la Vienne, sur le front social. Mais si les tactiques divergent, tous réclament l’ouverture de négociations sur la protection sociale.
Plus Juppé passe à la télévision, plus les salariés rejettent son plan et plus sa popularité baisse… L’esprit de solidarité sonne mal dans la bouche d’un homme qui reste sourd à la majorité du peuple. La CGT persiste et signe. Son secrétaire départemental, Francis Martin, a appelé hier soir les fonctionnaires et les salariés à « maintenir la pression sur le gouvernement à la veille du sommet social de jeudi ». Mot d’ordre salué par les applaudissements de plusieurs centaines de manifestants regroupés sur la place de la préfecture, à Poitiers.
Électriciens, gaziers, postiers, enseignants… des représentants de toutes les professions qui se sont mobilisées depuis plusieurs semaines pour les acquis sociaux et contre le plan Juppé, ont réaffirmé leur volonté d’obtenir de véritables négociations sociales.
Revendications qui incluent pour les enseignants de la FSU, le droit de participer au « sommet » de jeudi. Comme la CGT, ils réclament en outre une retransmission télévisée de ce « sommet social » pour que chacun puisse se faire une opinion sur le déroulement des négociations ». Quant à eux, les fonctionnaires territoriaux demandent même par avance un « droit de parole » local, en réponse aux déclarations que le Premier ministre fera.
Mais en dépit des appels à la mobilisation et malgré la présence remarquée d’une dizaine d’étudiants, le rassemblement d’hier soir aura surtout été marqué par l’absence de FO. Ses représentants départementaux ont fait connaître en milieu de journée leur décision de suspendre l’ensemble de leurs actions de grève et de manifestations, en « signe d’apaisement » à la veille de l'ouverture du sommet social.
Décision que Francis Martin a publiquement regrettée : « Il est dommage qu’aujourd’hui nos camarades de FO marquent une pause dans la mobilisation. Si les décisions d’action appartiennent à chacun, l’unité, le rassemblement et le besoin vital de lutter ensemble n’appartiennent plus à une seule organisation mais au mouvement social dans son ensemble ».
S’ils divergent sur les modalités d’action, les syndicats affichent en revanche une fermeté unanime sur les objectifs à atteindre.
FO dénonce le « plan destructeur » du Premier ministre, demande l’ouverture d’une négociation globale sur la Sécurité sociale et revendique notamment une réduction du temps de travail et la révision des minima sociaux.
La CGT s’insurge contre un « recul de civilisation historique » et appelle à lutter pour l’augmentation des salaires, la relance de la consommation, de développement de l’emploi et le sauvetage de la protection sociale. Le collectif AC 86 (Agir ensemble contre le chômage) annonce qu’il entend lui aussi « contribuer au développement d’un mouvement d’une grande ampleur qui place la lutte contre le chômage au cœur du débat social ».
Diagnostic de Francis Martin : « Jamais les luttes n’auront été aussi décisives pour l’année qui commence et les combats socio-unitaires d’un type nouveau qui sont en train d’éclore,
Aain Defaye
• La direction régionale de la SNCF a annoncé hier un retour au service normal sur toutes les lignes TGV et TER de la région à compter d'aujourd’hui.
Photo : Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés hier soir devant la préfecture, à l’appel de la la CGT, de FSU et de plusieurs autres organisations
le 01/06/2025 à 11:23
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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