1615612/01/1996POITIERS
Après une fin d’année riche en événements la CGT entend bien maintenir la mobilisation. Sur le principe d’une concertation à la base.
Grand-messe syndicale hier au restaurant « Les Quatre Grillades » à Vouneuil-sous-Biard où la commission exécutive de la CGT de la Vienne tenait sa réunion de début d’année. Une occasion de faire le bilan de 1995, avec une fin d’année particulièrement mobilisatrice, mais aussi un rendez-vous qui a permis à la cinquantaine de délégués du département présents autour du secrétaire départemental, Francis Martin, et du secrétaire régional, Jean-Pierre Jallais, de tracer les grandes lignes de ce que devraient être les actions à mener en 1996.
Avec 4.500 adhérents, 150 sections et 7 unions locales dans la Vienne, la CGT représente une force dont le patronat ne peut pas ne pas tenir compte. Francis Martin le sait et entend bien ne pas jouer les figurants à l’heure où, sur fond de désespoir, on assiste à un grand chambardement social fragilisant tous les acquis, conquis de haute lutte dans les décennies précédentes. Il le rappelle avec force : « Le mouvement social de cette fin d’année est historique car jamais aussi bien à Poitiers, qu’à Châtellerault, Chauvigny et partout dans le département, on aura assisté à de tels mouvements de foules s’appuyant sur un réel mécontentement ». Pour le secrétaire départemental, la démonstration d’une mobilisation de nature à redorer le blason syndical est faite. Dans l’unité et la solidarité, ainsi que l’a révélé la poignée de main Viannet-Blondel. Un changement d’attitude dans le monde du travail dont les prémices étaient déjà sensibles en 1994, avec, selon les évaluations de la CGT, plus de 50.000 travailleurs qui avaient déjà manifesté leur désaccord à la politique patronale sous des formes diverses. Ce signal d’alarme n’a visiblement pas été entendu et s’est traduit en 95 par de nombreux mouvements sociaux. Dans le privé en début d’année et dans le public en fin d’année, quadruplant au moins le nombre des travailleurs en action.
Le résultat, la CGT l’a mesuré dans les faits en parrainant 20 nouvelles sections dans la Vienne et 600 adhésions individuelles, dont beaucoup de jeunes. Pour Francis Martin c’est la preuve que le syndicalisme ne s’essouffle pas. Mieux, il a trouvé des réserves de carburant dans la mobilisation de fin d’année dont les cheminots ont été la locomotive et qui n’a pas fini de raccrocher des wagons
Journée nationale le 25 janvier
Si le calme social semble revenu, à la CGT l’on sait bien que la mobilisation et la vigilance demeurent. Et pas question de s’endormir sur les lauriers d’une victoire. Pour la commission exécutive du syndicat, le combat doit se poursuivre pour la mise à bas du plan Juppé. D’autant que la situation ne s’arrange pas. Avec des augmentations partout, le RDS qui se pointe et l’aggravation du chômage.
En 1996, la CGT entend mener son combat sur le principe d’une accentuation de la concertation à la base. D’ores et déjà elle appelle à des assemblées générales sur les lieux de travail afin de recenser les revendications immédiates compte tenu des pertes de pouvoir d’achat. « Il faut imposer partout des directives salariales, ouvrir des cahiers de doléances, obtenir la réduction du temps de travail, généraliser la cessation progressive d’activité... bref réduire la fracture sociale » note encore le secrétaire résolu à écouter la base. Une base qui pourra à nouveau s’exprimer le 25 janvier prochain. A l’occasion d’une journée nationale d’action pour protester, entre autre, contre la précarité de l’emploi.
La CGT est prête à poursuivre un combat unitaire qui l’a amené à emporter une première bataille dans une guerre sociale qu’elle entend bien gagner.
Jacques Furlan
le 01/06/2025 à 14:02
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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