1618608/02/1996POITIERS
La CGT n’a pas pris le ticket pour une nouvelle initiative contre le chômage, proposée hier par la direction départementale du travail
La direction départementale du travail (DDT) de la Vienne proposait hier aux syndicats d’expérimenter le « ticket social ». Émanant de « Act social », association des Hauts-de-Seine, ce ticket doit favoriser la création d’emplois de proximité des salariés des grandes entreprises. Ces emplois seraient en effet partiellement financés par les comités d'entreprises (CE). Le principe repose sur un constat : les salariés n’ont pas toujours le temps de tondre leur pelouse, faire leurs travaux ménagers, garder leurs enfants, tout un tas d’activités quotidiennes qui, selon ACT Social pourraient devenir des emplois. Une activité, un ticket, un emploi, le mécanisme est simple : les comités d’entreprise achètent un catalogue de tickets à ACT Social et les proposent ensuite aux salariés?
Simple mais, selon la CGT contraire aux conventions collectives, aux acquis sociaux et à la vocation des CE. « L’enjeu c’est vers quelle société veut-on nous emmener avec ce genre de mesures qui dérèglementent à souhait et vont à l'encontre des principes du code du travail ? », lancent Francis Martin, président départemental CGT, Michèle Doussineau, représentant la confédération nationale, Michel Juteau, de l’Union châtelleraudaise.
« Ce n’est pas le rôle des CE de financer ces emplois qui répondent à des besoins individuels et non collectifs » commente M. Doussineau. « Non seulement on dénature la mission des CE mais ce ticket s’il crée des emplois d’un côté en éliminera combien de l’autre ». Les activités classiques de CE génèrent en effet des emplois, notamment dans le tourisme. S’ils doivent contribuer au financement d’autres activités, pourront-ils en plus financer celles-ci ? Et la CGT va plus loin, argumentant que le ticket est la porte ouverte à tous les abus. « Tôt ou tard les patrons refuseront les congés pour la garde des enfants malades et nous dirons prenez un ticket ! En plus, ACT Social propose ses tickets 24 h sur 24 et 7 jours sur 7, on finira par travailler à n’importe quelle heure ».
Ce n’est pas tant l’idée mais bien le principe qui est refusé par le syndicat. La CGT préfèrerait que la direction départementale du travail expérimente dans la Vienne une réduction organisée du temps de travail et la création de tels emplois par le service public.
S Lopez
le 02/06/2025 à 16:07
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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