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C’est un discours quasi révolutionnaire qu’a tenu, mercredi à Poitiers, Jean-Pierre Chaffin, président national de la fédération de la métallurgie, Confédération française de l’encadrement (CFE-CGC).

Pour lui, la société s’est enlisée en créant de l’exclusion et cela ne peut plus continuer. Son syndicat, qui revendique 800 adhérents en Poitou-Charentes (mais 8.000 votants aux élections), veut rediscuter de l’organisation du travail pour gérer la rupture sociale.

Son tour de France électoral (le congrès est en juin), Jean-Pierre Chaffin le fait sur ce thème qu’il a développé mercredi devant les responsables syndicaux de la région : la semaine de quatre jours.

Surprenant car les cadres ont plutôt l’habitude de juger le sujet tabou, revendiquant un rôle indispensable et se montrant frileux face à un éventuel partage de leur tâche.

Mais la société a trop changé alors qu’on leur en demandait toujours plus (les semaines de 50 heures sont monnaie courante pour eux) et « en 20 ans, ni les politiques ni les partenaires sociaux n’ont pu empêcher le chômage ».

Un constat qui fait dire à la CFE-CGC qu’il est temps de reprendre la main, « trop longtemps laissée au seul patronat qui n’offre que des contreparties que nous jugeons nettement insuffisantes ».

La semaine de quatre jours, longuement débattue au congrès 1995 de La Rochelle, a été adoptée par le comité directeur en janvier.

« C’est la seule façon de remettre en cause le temps de travail, en agissant sous forme de rupture ».

Cette revendication, qui aura presque fait figure de gros mot dans la bouche d’un cadre, est aujourd’hui le cheval de bataille du syndicat.

Autrefois prudent, voire timoré, il refuse désormais « cette société duale » et réclame des embauches moyennant des aides gouvernementales.

Brandissant son slogan comme un étendard, la fédération part à l’assaut des politiques pour mieux les sensibiliser.

Odile Moniot