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Licenciements et temps partiels étaient le « passage obligé » annoncé par le successeur de Sotintex pour rendre à l’entreprise une pérennité de fonctionnement

Lundi dernier, vingt-cinq salariés de la fabrique de pantalons Polo Europe, de Lusignan, ont reçu leur lettre de licenciement. Un coup dur pour les intéressés mais pas véritablement une surprise dans la mesure où le passage de la société Sofintex avec sa filiale Sofaco (délavage) à la société Polo Europe, en janvier dernier, était en grande partie conditionné, pour une pérennité de fonctionnement, par la suppression de trente-cinq postes sur le site de Lusignan. (...)

Ce niveau de dégraissage a finalement été obtenu par, outre ces licenciements secs, un départ en pré-retraite et le passage à un mi-temps accepté par dix-neuf personnes de la filiale Sofaco, également mélusine.

Dix emplois ont ainsi pu être sauvés mais il n’a pas été possible de faire mieux, la proposition faite par le comité d'entreprise d’un passage à 32 h hebdomadaires (dans le cadre du temps partiel aidé) n’ayant pas été accepté par un nombre suffisant de personnels du magasin d’expédition de Polo Europe.

Des réductions du temps de travail qui, bien sûr, s’accompagnaient de réductions de salaires.

Toutes les personnes licenciées ont eu à leur disposition, mardi, une convention proposée par l’État. Dans son plan social, la société s’est engagée, de son côté, à favoriser le travail d’une cellule de reclassement professionnel qui devrait fonctionner plusieurs mois. Cette cellule a pour mission d’aider les personnes licenciées à faire un bilan professionnel et à prospecter toutes les entreprises susceptibles de leur proposer un emploi.

Parmi les autres mesures prévues, il est proposé aux licenciés de ne pas effectuer leur préavis qui leur sera intégralement payé avec tous les droits dûs au moment de leur départ de l’entreprise.

Au-delà du problème ponctuel posé par cette suppression d’emplois, la direction de la société évoque la question de plus en plus pressante du coût du travail pour les entreprises de main-d'œuvre soumises à une concurrence, jugée « totalement déloyale », de la part de pays en voie de développement.

« Polo Europe, depuis plusieurs mois, a noué de nouveaux contacts avec des chaînes européennes de distribution textile intéressées par l’approvisionnement en circuit court, explique le directeur général Bernard Le Campion. L’entreprise mise beaucoup sur ces nouveaux débouchés ainsi que sur la redynamisation du réseau Pantashop qui est le principal client de l’entreprise, à ce jour ».

Le groupe compte 349 personnes réparties, outre Lusignan, à Saint-Léger-de-la-Martinière (Someco) et à Moncoutant (Montex) dans les Deux-Sèvres, à Fontenay-le-Comte (Longex) en Vendée et dans la filiale distribution Pantashop en Normandie.