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1621921/03/1996CHAUVIGNY

MALAISE CHEZ APILCO, AUBADE ET RANGER

Pour la CGT, les trois entreprises « majors » du sud de la Vienne filent un mauvais coton. Et les 1.200 emplois qu’elles représentent encore risquent gros…

« Les nouvelles des trois entreprises principales des cantons de Chauvigny, Montmorillon et Saint-Savin sont inquiétantes. Nous en avons informé les salariés, avons rencontré les élus et alerté les pouvoirs publics et souhaitons que la population ne reste pas à l’écart de ce qui se passe » : pour les responsables des Unions locales CGT de Chauvigny et Montmorillon et les délégués syndicaux de ces entreprises, la situation des entreprises Apilco-Déshoulières (porcelaine), Ranger (bois) et Bernard-Aubade (bonneterie) est grave. Pour Francis Guionnet (UL Chauvigny), si les menaces se confirmaient, la région vivrait une véritable catastrophe humaine et économique, car ce sont des entreprises de main d’œuvre qui emploient directement 1.200 personnes.

« On entend les patrons parler sans cesse de baisse de salaires ! Mais il faut savoir que les employées d’Aubade, à Saint-Savin et La Trimouille, sont à quelques centimes du SMIC et que les salaires oscillent entre 5.500 et 6.000 F chez Apilco et Ranger... De 1990 à 1994, les salaires (et les charges) dans le textile ont augmenté de 138 % en Allemagne et de... 18,5 % en France ! La compétitivité des entreprises ne doit pas se faire contre les hommes : la grande masse des salariés de ces entreprises ne bénéficie d’aucune formation permanente. Quant à la crise qu’elles subissent, elle est aisée à comprendre : ces trois entreprises fabriquent des produits de qualité mais les salaires ne suivent pas. Les Français, par manque de pouvoir d’achat, en sont réduits à acheter du bas de gamme importé ! Quant aux entreprises textiles exonérées de charges jusqu’à une fois et demi le SMIC, elles délocalisent ; elles le font uniquement pour gagner plus d’argent. Il faut taxer lourdement ces produits importés.

Trois cas différents

Chez Ranger, le groupe Dapta (3.600 personnes) est en cessation de paiement et l’entreprise montmorillonnaise est à vendre comme BRC (ex-Lafa) à Chauvigny, dans un lot commun avec ICM-Nersac, près d’Angoulême. Un administrateur a été nommé fin février. Pourtant, le chiffre d’affaires progresse, car c’est la bonne saison et le travail ne manque pas, précisait Michel Multeau. D’après le maire de Montmorillon, quatre acheteurs seraient sur les rangs, deux seulement pour le cabinet de M. Monory (mais personne ne sait de qui il s’agit) et aucun d’après l’administrateur !… « Le risque de restructuration est grand... Nous avons demandé à rencontrer le ministre des PME, M. Raffarin...

A Chauvigny, aux Ets Deshoulières, un plan de chômage technique a été mis en place et il doit se prolonger jusqu’aux congés d’été.

Il est clair que la direction veut se servir de ce plan pour introduire la « flexibilité » et réduire la masse salariale, explique Dominique Multeau.

A Saint-Savin et à La Trimouille, chez Bernard-Aubade, la délocalisation de la sous-traitance vers la Tunisie doit intervenir en avril. Sur les 7.000 pièces fabriquées chaque jour, 5.000 le sont à Saint-Savin et la Trimouille et 2.000 étaient sous-traitées dans le Maine-et-Loire, à Poitiers, à Toulouse, etc. Ce sont ces deux milles pièces qui vont être désormais faites en Tunisie, mettant cinq façonniers français au chômage, rappelle Roseline Théfault. Dans le même temps, la direction a refusé toute discussion sur les salaires, alors que le chiffre d’affaires a augmenté de 31 % en 1995, passant de 110 à 150 millions de francs... Là aussi, la CGT a demandé une expertise comptable.

Les Unions locales CGT appellent à un rassemblement massif devant la sous-préfecture de Montmorillon le vendredi 29 mars.

J-L R

 

 

le 07/06/2025 à 10:01

Source : La Nouvelle République du Centre Ouest

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