0161514/09/1929POITIERS
NOTRE BLE, NOTRE PAIN
Une interview du secrétaire du Syndicat de la Boulangerie de Poitiers.
Ayant rencontré M. Champion, boulanger rue Carnot et secrétaire du Syndicat de la Boulangerie de Poitiers, nous lui avons dit à brule pourpoint :
- Vos oreilles doivent retentir du bruit des protestations des producteurs de blé et des consommateurs qui s’étonnent que le prix du pain ne soit pas en harmonie avec le prix du blé ?
- Je reconnais que le prix du blé est insuffisamment rémunérateur pour le cultivateur et qu’il appartient au gouvernement de prendre, d’urgence, des mesures pour empêcher les cours de s’avilir afin de parer à une crise agricole dont les suites seraient préjudiciables à tous.
- Comment expliquer la différence entre le prix du blé et celui du pain ?
- C’est là une question extrêmement complexe et vous m’excuserez de n’y répondre que du point de vue du Syndicat de la Boulangerie de Poitiers.
Je dois vous faire remarquer que depuis que la taxation n’existe plus nous avions envisagé le projet de mettre le pain au prix de 2 fr. 40 le kilo alors que le prix de la farine autorisait ce tarif. Nous n’avons pas donné suite à ce projet. Nous avons retardé de quelques jours la baisse de 2 fr. 05 à 2 francs puis à 1 franc 95. Nous avons envisagé le prix de 1 fr. 90. Mais depuis quelques jours les cours se sont relevés sensiblement d’où impossibilité, pour l’instant tout au moins, de mettre le kilo de pain à 1 fr 90.
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Pour couvrir ses frais généraux le boulanger s’attribue une prime de panification de 65 francs ce qui n’a rien d’excessif, étant donnée l’augmentation croissante des frais généraux. Remarquez que comparativement au prix d’avant guerre cette prime de panification est à peine multipliée par 5.
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- On parle du rétablissement de la taxation, qu’en pensez-vous ?
- Nous n’y voyons aucun inconvénient autre qu’une grande perte de temps non seulement pour les boulangers mais pour les fonctionnaires chargés de ce travail. Et ce sans aucune espèce de profit pour le consommateur.
le 09/06/2020 à 19:06
Source : L'Avenir de la Vienne
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