1624724/04/1996POITIERS
Mardi matin, une délégation du syndicat Force ouvrière a rencontré M. Richier, directeur régional de l’action sanitaire et sociale (DRASS). Aujourd’hui, une autre délégation participera à un rassemblement national à la Mutualité à Paris, à l’heure où le conseil des ministres examinera les ordonnances sur la santé. Deux façons de montrer la vigilance de FO et d’exprimer ses inquiétudes et son opposition à ces ordonnances.
Le CHU manque de moyens
Comme l’expliquait hier le secrétaire régional santé de FO, Didier Bernus, « l’hospitalisation publique est mise à mal, on traite de la même manière le public qui est l’accès aux soins égal pour tous et le privé à but lucratif ». Il dit ses craintes sur l’hospitalisation de proximité avec la mise en place de l’agence régionale d’hospitalisation qui ne dépendra plus du préfet de région mais d’un directeur. Cette agence devrait se mettre en place en juillet 1997 et l’avenir des hôpitaux comme Loudun et Montmorillon sera alors décidé.
Concernant le CHU, les reproches pleuvent : insuffisance de moyens en personnel et en lits ce que traduisent trois chiffres, 120 postes gelés, 300 personnes en emplois précaires, 100 lits fermés. « Il y aura encore cet été des services fermés faute de moyens et l’attente aux urgences va continuer » pronostique FO qui veut un CHU « fort, efficace en termes de soins, d’accueil, de rapidité » pour que les malades ne se dirigent pas vers le privé.
La prise en charge des personnes âgées préoccupe également le syndicat car « les initiatives privées se multiplient et ce sont de véritables entreprises d’exploitation ». Et d’énoncer les prix exorbitants demandés pour des prestations minimes, « le tout assuré par un personnel pas toujours qualifié, plus que minime, aux conditions de travail déplorables ».
Pas assez de titulaires
Concernant la psychiatrie, le schéma régional est également gelé jusqu’à la mise en place de l’agence mais FO attire l’attention des autorités de tutelle pour qu’elle ne devienne pas le parent pauvre de la santé. Pas de suppression de postes ici comme ailleurs mais arrêt des emplois précaires, argumente FO qui demande leur intégration statutaire, prenant l’exemple de l’hôpital local de Lusignan où le nombre de CES atteint des sommets : ils sont 52 pour 84 titulaires.
FO déplore la dérive des dépenses de santé dans le privé alors que le public a su les maîtriser ces trois dernières années. Pourtant, le gouvernement confirme l’enveloppe globale pour l’hôpital et le paiement à l’acte pour le privé par des ordonnances qui sont « la plus belle formule antidémocratique possible. Alors que 1996 devait être l’année du dialogue social selon Jacques Chirac » ironise le syndicat qui reçoit jeudi matin, dans ses locaux poitevins, le président de la caisse nationale d’assurance maladie pour parler de l’avenir de la Sécurité sociale.
Odile Moniot
le 10/06/2025 à 10:56
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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