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L’origine de la coutellerie se perd dans la nuit des temps et il faut feuilleter de très vieux mémoires pour être quelque peu documenté sur les « costeliers » qui, au Moyen-Age étaient représentés par les corporations d’arts et métiers où ils exercaient du reste une réelle influence.

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A Châtellerault

Depuis bien longtemps la ville de Châtellerault compte parmi ses habitants des « costelliers » renommés par l’excellence de leur fabrication. Au Moyen-Age ils avaient une particulière réputation, entre autres, pour les couteaux-poignards.

Pour trouver dans l’histoire de l’industrie coutelière châtelleraudaise un document écrit d’une précision indiscutable il faut consulter les statuts de la corporation portant la date du 25 mai 1571 ; ils nous apprennent notamment quà cette date la corporation comptait 50 membres ayant prêtés serment.

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Les débuts de la Manufacture d’armes

En 1831, croyons-nous, furent commencer les travaux de construction de la manufacture nationale d’armes pour remplacer la manufacture d’armes blanches de Klingenthal (Alsace) trop près de la frontière de l’est.

Châtellerault reçu, vers 1833 un personnel ouvrier de 516 hommes pour la plupart amenés de Klingenthal, auxquels s’adjoignirent bientôt ouvriers et apprentis de la ville, d’où un gros préjudice pour l’industrie locale.

A cette époque également les inventions nouvelles amenèrent une modification de l’outillage indispensable pour la fabrication du couteau bon marché

Grosse concurrence pour les modestes couteliers locaux qui n’usant point de la force hydraulique, pas plus que de la force thermique, employaient pour faire tourner les meules, soit des chiens marchant à l’intérieur d’une roue, soit des femmes et des enfants, soit de malheureux ouvriers, presque toujours aveugles ou idiots, impropres à tout autre travail que celui-là, extrêmement pénible d’ailleurs.

Chez quelques couteliers, néanmoins, la meule était actionnée par un manège à chevaux.

La construction de la manufacture d’armes marqua la disparition des petits artisans lesquels se firent embaucher par cet établissement ou bien dans les usines particulières qui, dans la banlieue de la ville, s’équipaient avec un outillage conforme aux progrès du jour.

Les usines actuelles dans la banlieue Châtelleraudaise

Nous croyons pouvoir dire que l’année 1831 marqua la date à laquelle l’industrie des « costeliers » châtelleraudaise subit une transformation radicale.

En 1840 M. Eugène Pagé agrandissait l’usine fondée en 1810 par son père et créait l’usine du moulin Molè, au village de Domine, commune de Naintré, dirigée aujourd’hui par M. Jean Bart, gendre de M. Georges Pagé, mort en 1824 et qui fut vice-président de la Chambre de Commerce de la Vienne.

En 1847, les frères Charles et Eugène Mermilliod, alors installés à Châtellerault, s’associèrent pour exploiter l’usine du Prieuré, commune de Cenon à laquelle ils adjoignirent, en 1857, l’usine voisine de Chézelle, lesquelles forment aujourd’hui les manufactures de coutellerie et de rasoirs de Châtellerault, dirigées par M. Vogt, membre de la Chambre de commerce de la Vienne.