1627324/05/1996POITIERS
« On leur parle réduction du temps de travail, précarité et création d’emplois, ils nous répondent rentabilité, productivité et flexibilité. C’est vraiment un dialogue de sourds ».
Les représentants syndicaux (CFDT, CGT, FSU et UNSA) qui ont été reçus hier après-midi à l’Union patronale de la Vienne à Saint-Georges-lès-Baillargeaux, sont revenus déçus de leur entretien avec M. Timosky, le secrétaire général des patrons du département. Ils l’ont dit aux quelque deux cents manifestants qui les accompagnaient et attendaient patiemment le résultat des négociations.
Le deuxième rendez-vous de la journée d’action d’hier était prévu sous forme de manifestation. A Châtellerault et à Poitiers. Dans cette dernière ville c’est devant la préfecture, banderoles placardées contre les grilles, que pas moins de trois cents manifestants sont venus crier leur colère devant la fin de non recevoir qu’affiche le patronat. Tandis qu’une délégation représentative des quatre syndicats mobilisés était reçue par M. Philippe Seys, directeur de cabinet du préfet, d’autres militants prenaient la parole pour rappeler les revendications communes relatives au temps de travail.
Unis dans ce combat malgré quelques divergences sur la forme. Pour la CGT, la réduction du temps de travail doit passer par une loi cadre imposant les trente-cinq heures hebdomadaires sans perte de salaire. Pour la CFDT, l’objectif est d’arriver progressivement à la semaine de trente-deux heures. Reste que tout le monde est d’accord pour ne pas confondre partage du travail et réduction du temps de travail, cet aménagement étant revendiqué sans perte de salaire.
« Trois millions et demi de chômeurs, cinq millions d’exclus, c’est trop ! Ça ne peut plus durer. Exigeons du travail pour tous et du temps pour soi. Nous avons des propositions, nous voulons être écoutés », indiquait un tract de la CFDT, cheville ouvrière de la manifestation.
Quant au représentant de la FSU, peu habitué à rencontrer le patronat, il devait aboutir à ce constat : « Nous avons découvert aujourd’hui à quel point les patrons et le gouvernement se ressemblent. Ils sont main dans la main. A nous de mettre la pression ». Même analyse à l’UNSA : « L’Union patronale parle d’une seule voix. Ses positions sont bloquées et le seul moyen que nous avions d’exister face à elle est de nous serrer les coudes ».
On a pu vérifier une nouvelle fois hier que les dialogues de sourds n’empêche pas les syndicalistes de vouloir se faire entendre.
J F
le 11/06/2025 à 15:32
Source : La Nouvelle République du Centre Ouest
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