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Les établissements G. Pagé à Naintré

Ces établissements qui couvrent une superficie de 4.000 mètres sont situés sur la commune de Naintré (…) dans les anciens moulins de Domine. (…)

C’est dans cette pittoresque localité qui ne comprenait alors qu’un moulin et trois maisons, que M. Pagé-Gallois transféra, il y a plus d’un siècle, ses modestes ateliers de Châtellerault. A sa mort survenu en 1845, le parfait artisan laissait à son fils Eugène une industrie en plein essor. Depuis 1859, sous la raison sociale « Pagé Frères » cette manufacture prit une rapide extension.

Aujourd’hui les établissements G. Pagé appartiennent à Mlle Georgette Pagé et à sa sœur Mme Bart dont le mari est le directeur de la maison à la prospérité de laquelle il consacre depuis bientôt vingt ans, les plus remarquables qualités d’activité et de compétences. A l’heure actuelle Domine est un des plus grands centres producteurs de France de cette belle coutellerie de table si appréciée tant par la perfection de la trempe que par la finesse de la forme et la variété des modèles.

Disons de suite que le solide et consciencieuse direction de M. Jean Bart est secondée par des ouvriers adroits, dévoués, dignes successeurs de leurs ancêtres les réputés artisans de Châtellerault.

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Installé dans des ateliers spacieux, le très moderne outillage est actionné par cinq roues hydrauliques d’une force globale de 130 chevaux environ provenant d’une chute d’une hauteur d’un mètre soixante et d’une longueur de cent cinquante mètres.

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La manufacture de coutellerie de Domine produit par mois 2.000 douzaines de services complets de table, couteaux de cuisine, de table, à découper, à poisson, manches à gigot, service pour lunch, etc.

Ce chiffre donne une idée de l’importance d’un établissement qui, sous la direction vigilante et industrielle de M. Jean Bart, est un des plus gros producteurs de France d’une coutellerie si justement renommée par sa finesse et sa solidité.

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La manufacture de coutellerie de Cenon

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C’est en 1838, nous dit M. Vogt, que les frères Eugène et Charles Mermilliod jetèrent les premiers fondements de cette maison. A cette époque lointaine les ouvriers de Châtellerault, aussi habiles que renommés, qui travaillaient en boutique rue Sainte-Catherine et dans le quartier de Chateauneuf, traversaient une période critique en raison de la concurrences des coutelleries de Nogent et de Thiers, mais surtout parce que la main-d’œuvre était accaparée par la manufacture de l’État.

M. Eugène Mermilliod conçut alors et réalisa le projet de réunir les différentes main d’œuvre de la fabrication des couteaux de table à Cenon, sur le Clain, sur l’emplacement d’un ancien moulin appelé « Le Prieuré ». A ce moment, la force hydraulique fournie par la chute d’eau était suffisante pour répondre aux besoins du moment.

Mais les affaires ayant pris une rapide extension. M. Eugène Mermilliod fit l’acquisition du moulin de Chézelles, sis non loin du Prieuré ; il disposa ainsi de la force motrice indispensable pour actionner les appareils forts ingénieux qu’il avait inventé et lui permirent une intense fabrication de couteaux de table à laquelle il joignit une très importante production de rasoirs.

Il est à noter que les machines de M. Mermilliod ont été conçues et dessinées par lui, mais exécutées dans son usine même, elles sont du reste depuis longtemps tombées dans le domaine public.

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M. Vogt nous disait que s’il fabriquait 80 à 100 douzaines de couteaux par jour, il pourrait, avec les moyens dont il dispose, arriver à produire le double. Malheureusement, là comme ailleurs, la crise de la main-d’œuvre sévit de façon inquiétante pour l’avenir de la coutellerie châtelleraudaise.

Les chutes d’eau, point de départ des usines, se trouvent assez éloignées de la ville et recruter un personnel dans les campagnes environnantes est chose d’autant plus difficile que la jeunesse va vers Châtellerault où, en outre, des agréments qu’elle y trouve, elle préfère entrer au service de la manufacture nationale.

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